mercredi 22 juillet 2009


Transformers : Revenge of The Fallen
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Voilà un film attendu. Nous avions dit tout le bien de ce que nous pensions du 4×4 hybride sorti du garage Spielberg/Bay. Quand je dis nous, j’exagère un peu, car je me suis révèle assez seul dans la défense du monstre : beaucoup n’ont pas compris cette passion soudaine pour les jouets Hasbro. Et ceux qui ont aimé n’osent pas le dire trop fort, de peur de subir les lazzis des gens de leur âge.

Pas de risque avec les enfants, qui adorent les suites, et réclamaient donc déjà Transformers II pendant la projection du I. Mais bon, l’estomac est un peu noué à l’entrée de l’UGC (les suites, on sait ce que ça vaut…)

En bref, Transformers II, c’est plus haut, plus loin, plus fort. Connaissant le goût Bruckheimerien de la surenchère, il ne fallait guère s’attendre à mieux de son disciple, signataire du déjà bodybuildé Bad Boys II. Donc, Transformers II, c’est plus de bastons, plus de robots, plus d’explosions, et plus de dialogues-mitraillettes. C’est le défaut de Revenge of The Fallen, c’est son péché de gourmandise. Il faut être membre de l’école High Concept pour filmer une scène a priori déchirante (Megan Fox pleurant le héros mort) avec derrière, un hélico au ralenti* !

A part ça, Transformers II comme Transformers nous renvoient directement dans la cour de récré, à jouer avec nos Matchbox et nos Goldoraks en criant booom ! Et tatatata ! Un moment, on s’y croirait presque : les Decepticons détruisent méthodiquement la Grande Pyramide d’Egypte, et Michael Bay filme Gizeh comme un gros tas de sable. Les robots tombent comme des petites voitures jetées d’une main enfantine ; elles ricochent les unes sur les autres en soulevant des gerbes de sable.

On s’y croirait.

Merci messieurs.

* Jerry Bruckheimer l’avouait au moment de son excellent mélo Le Plus Beau des Combats : « Je n’avais jamais fait ça : c’est la première fois qu’il n’y a pas d’hélicoptère dans mon film »




mercredi 22 juillet 2009


Bancs Publics (Versailles Rive Droite)
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Ouille ouille ouille !!! Quoi de pire qu’un amour déçu ? Quand on a adoré les deux précédents opus (le coup d’essai/coup de maître Versailles Rive Gauche, l’essai transformé Dieu Seul Me Voit), on attendait forcément beaucoup de la troisième partie, d’autant que toutes les familles du cinéma français y était représentées (Les Inconnus, Les Nuls, Les Desplechins, Le Patrimoine (Arditi-Deneuve-Aumont)…)

C’est peut-être derrière ce casting, trop grand pour être honnête, que se cache le vice de forme de Bancs Publics (Versailles Rive Droite),car voilà un film qui pue les fausses bonnes idée. Si chacun est parfait dans ses deux minutes d’apparition, on peine à trouver une cohérence de fond…

Ce qui mène à la deuxième mauvaise idée : le film choral, sans idée force derrière. De quoi veulent parler les frères Podalydès ? De la vie sclérosante du boulot ? Du vide abyssal du bricolage ? Des gens qui se croisent dans se voir ? Un peu de tout ça certainement, mais ça ne fait pas un film. Bancs Publics fait au contraire penser à ce genre de dîner où quelqu’un raconte une anecdote, et tout le monde se dit : « Mais c’est incroyable ! Ça pourrait faire un film ! »

Ben non.

Un film, ça s’écrit, ça se construit. Écrire beaucoup et jeter beaucoup (ce qui choque notre sacro-saint respect de l’auteur, et notre haine des producteurs, tout aussi incompréhensibles l’un que l’autre)

Un bon exemple de cela : Liberté Oléron, des mêmes frères Podalydès. Une idée force (le père sympa mais dictaueur), une critique gentillette (les passionnés de nautisme) et une construction (Pas une scène qui dépasse).

Mieux, une comédie qui ose passer à la tragédie horrifique…

On redemande de ça, messieurs…