lundi 29 août 2011


La nouvelle nouvelle guerre des boutons
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

C’est l’histoire d’une guerre, souterraine, secrète, mais une guerre quand même. Cette guerre, c’est la guerre des boutons. Rappel des faits : en 1912, Louis Pergaud écrit La Guerre des Boutons, le livre, qui deviendra un film drolatique d’Yves Robert, en 1955. (Je peux écrire drolatique, parce que je ne l’ai pas vu, le film….)

Mais grâce à lui, les aventures de Petit Gibus deviennent cultes, comme les répliques « Si j’aurais su, j’aurais po v’nu ! »

Aujourd’hui, le livre est tombé dans le domaine public. Marc du Pontavice, ancien de la Gaumont et producteur de Gainsbourg, Vie Héroïque, flaire la bonne idée, pas chère (pas de droits à payer, malgré une notoriété inentamée : faisons un remake !). Un projet est lancé, sous la direction de Yann Samuell (Jeux d’Enfants) avec notamment Alain Chabat et Mathilde Seigner.

Mais Thomas Langmann (Astérix, Le Boulet) a eu la même idée. Il a monté lui aussi un projet, autour de Christophe Barratier (Les Choristes) et de Kad Merad et de Gérard Jugnot. Le conflit ne peut se régler devant les tribunaux, puisqu’il n’y a plus de droits cédés. Ca sera donc la guerre. On appelle comédiens, techniciens, décorateurs, et on menace « si tu fais La Guerre des Boutons avec Machin, tu ne travailleras plus jamais dans le cinéma français* », entre autres amabilités.

Moralité : deux films sortent, à une semaine d’intervalle (14 et 21 septembre), sans argumentaire marketing sérieux pour faire pencher la balance. D’un côté, l’humour Nuls, la sensibilité et l’esthétisme façon Yann Samuell, de l’autre le plus franchouillard, façon Choristes, Barratier-Merad-Jugnot. Il n’y aura à l’évidence aucun vainqueur, mais deux perdants. D’abord parce que personne de sensé n’ira voir les deux. Et que même si l’un l’emporte sur l’autre, il perdra quand même, mathématiquement, une bonne partie des entrées de son adversaire.

Petits dégâts collatéraux : comment sera géré la promo ? Invitera-t-on en même temps Kad Merad et Alain Chabat aux Enfants de la Télé ? Osera-t-on leur poser une question sur le ridicule de la situation ? Et si on ne le fait pas, c’est l’interviewer qui sera ridicule, d’enchaîner ainsi, sans rien dire, la promo du même film. Et cela promet aussi une belle foire d’empoigne lors des diffusions télé : « Si tu achètes la Guerre de Machin, n’espère pas avoir mon Astérix IV ! »

Rien de grave à tout cela, mais plutôt un sujet de rigolade, assez fréquent si on y regarde de plus près : il y a deux Borgia à la rentrée : celui que Canal+ a produit, écrit par Tom Fontana, et celui que Canal+ a acheté à Showtime, et qui est déjà diffusé partout dans le monde. Si Canal l’a acheté, c’est pour éviter de se faire griller deux fois. Une fois à l’international (c’est fait, personne n’achètera les Borgia façon Canal), et une fois en France (pas question que M6 ne diffuse un Borgia Showtime avant le mien)…

De même, 1998 vit l’affrontement titanesque de Deep Impact et d’Armageddon, sur le même sujet météoritique : Le Simpson-Bruckheimer l’emporta localement, laissant la victoire international au mélo de Mimi Ledder…

*Selon la formule célèbre de Julia Philips : « You’ll never eat lunch in this town again », titre de son livre de révélations sur Hollywood, et menace sous-tendue si elle publiait lesdites révélations. Quatre prostituées d’Hollywood reprirent l’idée dans leurs propres confessions « You’ll Never Make Love In This Town Again »




lundi 22 août 2011


Put the bunny back in the box !
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

C’est l’histoire d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent connaître… Une Amérique pré Ben Laden, sûre d’elle même et dominatrice, qui produisait de la GCA sans complexe. Dimanche soir, TF1 diffusait Les Ailes de l’Enfer, Con Air en VO, Air Con pour les intimes*

Eh bien à ma grande surprise, ça n’a pas trop vieilli. Pas mal pour un film déjà pas terrible à l’époque. Loin derrière pourtant des autres productions du tandem roi de la décennie, Don Simpson-Jerry Bruckheimer ; loin derrière The Rock, Armageddon, USS Alabama

Mais bon, c’est peut-être le dernier bon Nicholas Cage, et c’est surtout le film d’une réplique, culte forever :

– « Repose le lapin dans la boîte »

*© James Malakansar




vendredi 8 juillet 2011


Transformers 3
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Assez ri.

Après la phase « Cinéma Iranien », revenons au fondamentaux : Transformers 3. Hélicos, explosions, baffes dans la gueule. En 3D*.

Après avoir dit tant de bien du premier, difficile de désavouer les suites, pourtant un peu lourdes sur l’estomac. Le Whopper c’est bien, le double Whopper c’est trop.

Et dans Transformers 3, il y a cette couche de graisse en trop, vingt bonnes minutes de baston, de répliques pas forcément cultes : « Les decepticons sont derrière le pont ! Feu à volonté !!! », etc., etc., On aurait pu, comme Pirates des Caraïbes 2, 3, 4, mettre les Transformers 2&3 à la diète.

Mais bon : pour toujours, Transformers restera un film-jouet ; il faut l’accepter. On avait parlé de bac à sable la dernière fois, et c’est toujours d’actualité : c’est comme si on avait les robots dans la main, et de l’autre, on empoignait un vieux Goldorak en plastoque, en hurlant les dialogues : « Ecoute moi Megatron, tu vas diiiiire à tes copaaaaains… » Il faut noter à ce sujet que dans la salle, les gens applaudissaient, riaient, hurlaient comme des enfants… Sept ans et demi, pour toujours…

Et comme Transformers 3 est un peu long, un peu basique, ça laisse le temps de réfléchir au sous-texte (toujours intéressant, lui !) et de préparer sa petite chronique CineFast.

De quoi ca parle, Transformers 3 ? Ben, de l’Afghanistan, pardi, et de la fin de la War on Terror ! Les héros sont fatigués, et l’Amérique, pas reconnaissante : Sam Witwicky est au chômage, et Obama lui a juste filé une médaille. « On s’en fout, nous on est républicains ! » comme le dit un des personnages et comme le pense, probablement, Michael Bay.

La guerre est finie, et les américains renient même leurs valeureux alliés, Bumblebee et consorts. Comme d’habitude chez les cinéastes républicains (Bay, Bruckheimer), c’est l’Etat qui a foutu la merde (voir Armageddon (, et ), je ne vais pas redévelopper ici). Donc, plus de navettes spatiales, opérations de cover-up sur la Lune, et tout le fric parti en fumée. Pire, on a confié la lutte contre l’Empire du Mal à une femme (Frances McDormand), une vierge noire psychorigide qui n’écoute pas ceux qui savent, les vrais héros…

Mais à cette petite musique vient s’en rajouter une nouvelle, pour le moins étonnante : la critique de l’entreprise, du business. Car qui a ruiné le programme spatial : des comptables ! En truquant les chiffres, ces salauds ont fait croire que le programme spatial était trop onéreux ! Et l’Etat , lâche comme toujours, a renoncé…

Autre piste, la culture d’entreprise : celle-ci se voit ridiculisé via les entretiens d’embauche délirants de Sam et particulièrement celui avec John Malkovich, caricature de l’entrepreneur imbu de sa personne, imposant dress code et couleur fétiche (IBM ? Apple ? les PCs du films sont des Lenovo, donc des IBM chinois). Acmé de tout ceci : une baston hallucinante dans des bureaux, où tout vole en éclats : ordinateurs, bureaux, cubicles… des papiers voletant dans le ciel de Chicago, la capitale du Midwest, pourtant cher à la Mythologie Bayenne.

On ne peut s’empêcher de penser aussi au World Trade Center, devant ces bâtiments éventrés, découpés, torturés par les decepticons… Démolir l’Etat centralisateur, le Pentagone manipulateur, passe encore, mais attaquer la corporate america, là c’est grave !

Et on se dit que nous amis américains, la deprime guette : eh les gars, ça a pas l’air d’aller très fort…

Ce qui nous ramène à la chronique 1 de Transformers : un film brillant, amusant, incroyablement riche, mais aussi le reflet inquiétant de la dépression américaine.

Bay était, avant 9/11, l’épigone de l’optimiste béat de l’Amérique. Il est devenu le peintre acide de ses doutes.

*Transformers 3 est évidemment en 3D, et évidemment, ça n’apporte rien. Les pubs M&M’s étaient mieux…




mercredi 11 mai 2011


L’Aigle de la Neuvième Légion
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Un film de rêve. J’en ai rêvé, Kevin Macdonald (Le Dernier Roi d’Ecosse) l’a fait : un peplum ré-a-liste ! Dès le départ, Le Professore est aux anges. Tout colle : la boue sur le casque du centurion, l’angoisse dans les yeux des soldats, le blé qui ondule dans le vent : L’Aigle de la Neuvième Légion réussit là où un paquasse de films a échoué : le film subtil sur l’antiquité. Pas une bouillie scénaristique façon Gladiator, pas de clichés américano-américains façon Troie, et pas un peplum-baston version 300. Non, L’Aigle de la Neuvième Légion est un film ambitieux.

Le pitch… Marcus Aquila, centurion romain, s’est engagé là où personne ne veut aller : en Bretonnie, sous la menace permanente des tribus celtes, qui, près du Mur d’Hadrien, lancent des raids contre l’envahisseur romain. Mais Marcus Aquila a une cause, secrète : restaurer l’honneur perdu de son père, qui a combattu ici, et a disparu, avec le symbole de la Neuvième Légion : un Aigle en or massif.

Marcus Aquila va se faire aider par Esca, un jeune esclave qu’il a sauvé des arènes. Mais celui-ci le déteste, car il appartient aussi à cette histoire : sa famille a été massacrée par ces mêmes romains. Lié par son code de l’honneur, il accepte néanmoins de le servir : les voilà tous les deux en quête de l’Aigle.

Pendant une heure, le film est formidable. Formidable, d’érudition, de subtilité, et d’ambition. Formidables par ses acteurs, Channing Tatum, Jamie Bell et notre Tahar Rahim ! L’Aigle de la Neuvième Légion reste évidemment un film d’aventure, mais qui pose, comme un futur classique, des questions essentielles : qui est le Civilisé ? Qui est le Barbare ? Qui est le Maître ? Qui est l’Esclave ? Car en terre étrangère, qui connaît les chemins, la langue, distingue l’ami de l’ennemi ? Tout cela évidemment, entre en résonance avec quelques thématiques modernes : un soldat US perdu dans les montagnes afghanes avec son guide pourrait faire l’affaire…

Mais malheureusement, le film est adapte d’un livre, pour ado, parait-il. Et voila que petit à petit, on sent que le livre tire son adaptation cinématographique vers le bas. L’intrigue devient de plus en plus prévisible, les clichés de plus en plus gros, et la conclusion, très décevante.

Décevante ? Après tous les compliments que l’on vient d’en faire ? C’est que tout simplement, on ne pardonne rien à un film ambitieux, mais tout à un film modeste.

Prenez Le Roi Arthur, par exemple : tout le contraire de L’Aigle de la Neuvième Légion : gros budget, Jerry Bruckheimer aux commandes, Clive Owen beau comme un dieu, Kheira Knightley à moitié à poil (mais maquillée en bleu), des dialogues qui tuent, de la grosse baston. Dès que Le Roi Arthur va faire preuve d’un tout petit peu de subtilité (irruption du christianisme, fin des romains comme des celtes…), on applaudit à deux mains. Nous voilà tout content de voir un pour cent d’intelligence offerte gratuitement dans un Blockbuster.

À l’inverse, un film ambitieux comme L’Aigle de la Neuvième Légion, ou Battlestar Galactica (voir plus bas) qui déraille cinq minutes avant la fin, et nous voila déçus comme des pierres : c’est la malédiction du CineFaster.

Que ces quelques mots amers ne vous découragent pas ; comme je l’expliquerais prochainement devant vos yeux ébahis, en démontrant le fameux « Théorème de Rabillon » : vous n’avez pas le choix.

Et vous ne regretterez vos dix euros.




mercredi 6 avril 2011


World Invasion: Battle Los Angeles
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Un film comme Battle : Los Angeles, c’est la raison d’être de CineFast : une GCA pur sucre, Grosse Sucrerie Américaine à base de let’s go let’s move what the hell is goin’ on et everything gonna be alright.

Donc on se rue sans vraiment vérifier (ou sans faire confiance au 3 petites étoiles « Presse » d’Allociné, ou pire des 3 étoiles, pas plus, pour les « Spectateurs »… Ça sent la daube, mais on n’y croit pas. Pire, on n’écoute pas un signal plus important : les CineFasters du Premier Cercle, qui boudent à l’évocation de votre pitch, pourtant enfiévré. Ils sortent peut-être de Skyline, va-t-on savoir…

Bref, on est dans la salle, on est bien, encore une bande-annonce du feu de dieu pour Sucker Punch, pourvu que ca soit aussi bon que les trailers…

Et puis Battle : Los Angeles commence, et au bout de cinq minutes on a compris.

On a compris que Jonathan Liebesman, le réalisateur, a racheté à bas prix le code source des 200 derniers blockbusters précédents (Deep Impact, Armageddon, etc.) ; qu’il a acquis en sus de l’élixir patriotique des Docteurs Simpson Bruckheimer (Marines, Semper fi, this is my coooouuuntry, etc.)

Mais à court de budget, il a oublié d’acheter la maestria pyrotechnique du Michael Bay de Transformers. Il n’a pas eu les moyens de commander des comédiens à la Bruce Willis ou à la Tom Cruise (Aaron Eckhart, excellent dans quelques films indépendants, cherche ici vainement à accrocher son Action Movie)

Et surtout, bottom line, Jonathan Liebesman a oublié de se doter d’un set complet de personnages. Car on est prêt à tout avaler, les ET qui veulent nous piquer notre eau, le sergent qui cherche la rédemption, le p’tit lieutenant paniquard mais courageux à la fin, qui laisse un mot à sa femme… Mais pour cela, il faudrait qu’on s’y intéresse un peu Qu’ils ne soient pas que des porteurs impersonnel de M16.

C’est la grande leçon des films Bruckheimer : leurs personnages sont certes caricaturaux, mais ils existent : ils aiment leur femme, leur pays, ou leur bataillon. Ils sont noirs ou blancs, mariés ou divorcés, têtes de mule ou braves types, mais ils sont fait de chair et de sang. Ils ont une personnalité.

Donc pas la peine de se battre pour L.A. : vous ne pourriez même pas ricaner…




dimanche 30 janvier 2011


Où est la fiction ?
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Je suis à la recherche d’une explication. Depuis quelques années, je ne lis plus de fiction. J’en consomme dans tous les autres médias (films, séries, etc.), mais impossible de lire des romans, ils me tombent des mains. Ce n’est pas que j’ai arrêté de lire, bien au contraire, je lis de plus en plus. Mais uniquement des essais, des livres d’histoires des biographies. Impossible de me replonger dans mes héros (Burroughs, Céline, Franzen, O’Nan), mais la vie de Machiavel, le siège de Stalingrad, les arcanes de la télé américaine, je prends…

Qu’est-ce qui cloche ? Je voudrais bien le savoir. Y’a-t-il une notion d’ « utilité » ? Ne pas perdre un mois à lire des fariboles, plutôt lire utile !?? A côté de ça, je passe pas mal de temps dans d’autres fictions « inutiles » : jeux de rôles, séries, BD… Je passe même beaucoup de temps à écouter des podcasts comme « Silence on joue », l’excellent podcast de Libé, moi qui ne joue à aucun jeu vidéo.

Peut-être tout simplement que mon besoin de fiction est rassasié. Tout comme mon besoin de grosse connerie américaine est rempli par l’aimable production Bruckheimer/Michael Bay, ce qui m’évite de lire le Da Vinci Code et autres Marc Levy de l’été.




mardi 1 juin 2010


Transformers 3 : Megan Fox remplacée par Rosie Huntington-Whiteley
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Parfois le CineFaster prêche dans le désert. C’est le cas avec Transformers, dont on expliqua, au détour d’une projection mémorable dans un drive-in corse, qu’il annonçait une nouvelle hybridation Hollywoodienne : une créature étrange, à mi-chemin entre le conte spielbergien pour enfant, et la badboyerie bruckheimerienne.

Confirmation aujourd’hui, par cette vidéo pour le moins étonnante, en tout cas si l’on croit toujours que Transformers, « c’est que pour les enfants ! ». Victoria’s Secret, la marque de lingerie, félicite son top model Rosie Huntington-Whiteley, qui vient d’emporter le morceau pour Transformers 3. Exit Megan Fox, qui mettait le feu au pauvre Shia LaBeouf dans les deux premiers opus, exit Isabel Lucas, la Decepticon de choc de T2.

Voici donc Rosie Huntington-Whiteley, ex miss petites culottes et soutifs à balconnet, dans un film pour enfants qui jouent avec des camions de pompiers qui se transforment en autobot.

Que fait la censure ?




dimanche 23 mai 2010


C’est rare mais ça arrive…
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

J’ai vu la bande-annonce de Prince of Persia, la nouvelle production Bruckheimer, mais elle ne m’a pas du tout donné envie d’aller voir le film.

C’est d’habitude le contraire : des bande-annonces ultra-sexy, pour un film décevant au final. Soit parce quelle vend un film qui n’existe pas (le dernier Star Trek présenté comme un film sobre, révolutionnant la franchise, alors que ce n’était qu’un film d’action de plus), soit parce qu’elle révèle tout (la bande-annonce de Bienvenue chez les Ch’tis, avec tous les gags dedans)

Mais là, le film a l’air déjà tout pourri, avec des effets spéciaux pourraves, une intrigue et des méchants grotesques. Si la bande annonce est aussi nulle, qu’est-ce que va être le film ?




mardi 4 mai 2010


Rien que Pour Vos Cheveux
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Je ne suis pas très client de la nouvelle comédie américaine (Sandler, Apatow, Stiller), mais quelques minutes de Rien que Pour Vos Cheveux ont suffit à me séduire. L’histoire improbable de Zohan, ce super agent du Mossad qui rêve de démissionner pour monter un salon de coiffure à New York, a le mérite de la parodie, le mérite d’être drôle, et le mérite de proposer une vision rafraîchissante, en ces temps troublés, qui prend ses distances avec le conflit israélo-palestinien. Une vision, au final d’ailleurs, conforme à la vision bruckheimerienne : le véritable ennemi est à l’intérieur.

Démarré sur les chapeaux de roue (parodie de film d’action et obsessions sexuelles toute boratiennes), Rien que Pour Vos Cheveux faiblit vers la fin pour aboutir à un consensus gentillet, mais, bon, on ne reprochera pas à Zohan de nous avoir détendu (tant qu’il ne nous lèche pas l’oreille !)




mercredi 30 décembre 2009


Top Gun
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Revoir Top Gun après toutes ces années, quelle idée !! Encore une stupide histoire de relation père-fils, de passage de témoin, d’inculcation d’un peu de culture aux chères têtes blondes, de mythologie US en passion aéronautique.

Au final, Top Gun était mauvais comme cochon en 1986, et il le reste vingt trois ans après. La fusée de lancement Simpson/Bruckheimer, le film qui les propulsa avec Tom Cruise au firmament Hollywoodien, est une catastrophe cinématographique, même à l’aune de la production de nos deux inventeurs du high concept movie.
On peut accepter l’histoire archi-rebattue (le jeune maverick* lutte contre les fantômes de son père, pilote comme lui, et mort en mission. Avec ses méthodes de casse-cou, il se met à dos une partie de sa hiérarchie.)

Que de l’archi-classique, mais pourquoi pas.

Mais, contrairement au reste de la production Simpson+ Bruckheimer+Tony Scott, c’est très mal fait. On ne comprend rien aux combats aériens, certes longs et spectaculaires**, mais imbitables. On ne comprend rien à l’intrigue amoureuse (Tom draguouille Kelly McGillis, mais quand il peut passer à l’attaque, il ne se passe rien ; quant à elle, elle ne semble intéressé que par ses connaissances du Mig-23 : plus sexe, tu meurs.

Bizarrement, il refuse de lui communiquer ces informations ; de là à se demander si Tom « Maverick » ne serait pas un) pedé et deux) traître, c’est un pas que nous ne franchirons pas… Car quelqu’un de plus talentueux l’a franchi pour nous, un certain Tarantino Quentin : pour lui, Top Gun est le plus grand film crypto-gay de l’histoire d’Hollywood… c’est hilarant, bien vu, et c’est ici.

Alors comment expliquer le succès incroyable de Top Gun ? C’est en fait la première marche du cinéma des années 80/90 : histoire simplette avec de l’action pour les garçons, romance pour les filles, musique du top 50 (on vendra des tonnes de BO Top Gun). Résultat : le film rapporta 150 M$ et resta un an à l’affiche…

Depuis, il est rarement diffusé à la télé, c’est un signe… Moins en tout cas que son hilarante parodie Hot Shots, qui devrait faire l’objet d’une prochaine chronique…

*petite merveille rebelle en VO
** on lira à ce propos l’évocation étonnante qu’en fait Jean-Michel Valantin dans son livre« Hollywood, le Pentagone et Washington, Les trois acteurs d’une stratégie globale », narrant les péripéties de la Navy pour vendre « ses avions » contre ceux de l’air Force. Elle mit ses moyens considérables au service du film.