mercredi 30 décembre 2009


Top Gun
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Revoir Top Gun après toutes ces années, quelle idée !! Encore une stupide histoire de relation père-fils, de passage de témoin, d’inculcation d’un peu de culture aux chères têtes blondes, de mythologie US en passion aéronautique.

Au final, Top Gun était mauvais comme cochon en 1986, et il le reste vingt trois ans après. La fusée de lancement Simpson/Bruckheimer, le film qui les propulsa avec Tom Cruise au firmament Hollywoodien, est une catastrophe cinématographique, même à l’aune de la production de nos deux inventeurs du high concept movie.
On peut accepter l’histoire archi-rebattue (le jeune maverick* lutte contre les fantômes de son père, pilote comme lui, et mort en mission. Avec ses méthodes de casse-cou, il se met à dos une partie de sa hiérarchie.)

Que de l’archi-classique, mais pourquoi pas.

Mais, contrairement au reste de la production Simpson+ Bruckheimer+Tony Scott, c’est très mal fait. On ne comprend rien aux combats aériens, certes longs et spectaculaires**, mais imbitables. On ne comprend rien à l’intrigue amoureuse (Tom draguouille Kelly McGillis, mais quand il peut passer à l’attaque, il ne se passe rien ; quant à elle, elle ne semble intéressé que par ses connaissances du Mig-23 : plus sexe, tu meurs.

Bizarrement, il refuse de lui communiquer ces informations ; de là à se demander si Tom « Maverick » ne serait pas un) pedé et deux) traître, c’est un pas que nous ne franchirons pas… Car quelqu’un de plus talentueux l’a franchi pour nous, un certain Tarantino Quentin : pour lui, Top Gun est le plus grand film crypto-gay de l’histoire d’Hollywood… c’est hilarant, bien vu, et c’est ici.

Alors comment expliquer le succès incroyable de Top Gun ? C’est en fait la première marche du cinéma des années 80/90 : histoire simplette avec de l’action pour les garçons, romance pour les filles, musique du top 50 (on vendra des tonnes de BO Top Gun). Résultat : le film rapporta 150 M$ et resta un an à l’affiche…

Depuis, il est rarement diffusé à la télé, c’est un signe… Moins en tout cas que son hilarante parodie Hot Shots, qui devrait faire l’objet d’une prochaine chronique…

*petite merveille rebelle en VO
** on lira à ce propos l’évocation étonnante qu’en fait Jean-Michel Valantin dans son livre« Hollywood, le Pentagone et Washington, Les trois acteurs d’une stratégie globale », narrant les péripéties de la Navy pour vendre « ses avions » contre ceux de l’air Force. Elle mit ses moyens considérables au service du film.


Un commentaire à “Top Gun”

  1. CineFast » Tony Scott, un ouvrier à Hollywood écrit :

    […] par les Simpson-Bruckheimer, il enchaînera avec eux pendant quinze ans quelques joyaux de la GCA (Top Gun, Le Flic de Beverly Hills II, Jours de Tonnerre, Revenge, True Romance, USS Alabama, Ennemi […]

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