vendredi 14 mars 2008
Entrées vs Dollars
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Encore un échange avec Mister Drogo qui me suscite une chroniquette, sous la forme de cette question :
– Pourquoi les français annoncent des budgets de films en euros et des recettes en entrées ? Hein, pourquoi ?
Sûrement pour ne pas faire comme ces salauds de yankees, « obsédés de leur fric », « grand enfants acculturés », « industriels simplistes », comparent budget en dollars et recettes… en dollars ?
mardi 11 mars 2008
Dr Jivago
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]
L’histoire est un éternel recommencement. Moi qui voulait enrichir ma collection de films à Oscars, j’ai décidé de me fader enfin Dr Jivago. Mal m’en a pris : David Lean est le Ridley Scott des années 60, c’est-à-dire un cinéaste décorateur, un enlumineur, un faiseur, bref, plein de gros mots dans la bouche du Professor.
Dr Jivago, c’est 197 minutes de niaiserie, le tout rythmée par le même scie musicale de M. Jarre père. (On critique la génétique, mais il y a quand même du vrai là-dedans !) Entre chaque scène, un coup de balalaïka pour montrer à quel point cette histoire est triste…
197 mn pour apprendre que les communistes sont des gens méchants, fourbes et cruels, et que si la grande Russie c’était pas joli non plus, au moins les riches mangeaient à leur faim.
197 mn pour que Omar Sharif (Les courses, c’est mon dada !) décide de NE PAS CHOISIR entre l’incroyable bombasse qu’est Julie Christie (95C) et la lépreuse frigide qu’est Géraldine Chaplin, mère-de-ses-enfants !
197 mn de pub pour le Cinemascope et la pellicule Agfa. Parce que Jivago, pour être beau, c’est beau ! La Grande Rue avec le Joli Tramway. La Grande Rue sans le Joli Tramway (les communistes nous ont tout pris, ma bonne dame !) Le Joli Train noir qui traverse la Steppe (plan repiqué de Lawrence d’Arabie, avec des dromadaires, tout aussi nul, mais plus pédé).
Les mêmes causes obtenant les mêmes effets, on peut donc prédire le même destin à tous ces films qui, aujourd’hui, pêtent la reconstitution avant d’écrire une ligne de scénario : celui des enflures à gros budget.
PS Il est intéressant également de voir qu’on écrit finalement que sur sa propre époque. Je viens concomitamment de lire Central Europe, de William T. Vollman, qui a notamment pour cadre la Russie soviétique. Avec beaucoup plus de talent, Vollman ne relaie que les obsessions de notre époque : personnages obsédés du cul, relativismes génocidaires et tutti quanti.
mardi 11 mars 2008
Babel, Babylone
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Cette chronique n’a pas grand’chose à voir avec le cinéma (quoique). Mais bon, MuséeFast n’existe pas encore. Je suis allé voir ce soir l’exposition Babylone, qui débute au Louvre. Je l’avoue, ma seule connaissance mésopotamienne se résume à Adèle Blanc-Sec et l’ineffable Pazuzu (Pa ! Pazu ! Pazuzu !). Mais bon, j’aime l’Histoire, j’aime l’Antiquité, j’aime Le Louvre, que je fréquente pourtant beaucoup moins que l’UGC CineCité.
Bref, me voila donc parti pour une heure d’exploration, au milieu de pièces splendides, sculptures et bas reliefs de quatre mille ans. Sans parler de quelque beaux tableaux flamands d’inspiration babelienne, et des traductions du XV° siècle de la Divine Comédie et de Saint Augustin. Bref, splendide exposition.
Mais où veut il donc en venir ? se demande le Cinefaster, étonné de tant de préliminaires.
Eh bien j’y arrive. Ce qui m’emmerde dans les musées français, c’est le refus ABSOLU de la moindre pédagogie. Confit dans leur élitisme snobinard, aucun muséographe ou muséologue (les deux existent, j’en ai rencontré) ne s’abaissera à vous expliquer quoique ce soit. Nous sommes entre gens cultivés, n’est-il pas ?
Du texte, pourtant, il y en a. Soit pour détailler la généalogie de Nabuchodonosor, soit pour vous traduire des poèmes sumériens. Mais d’explications, point. Un dessin (qui vaut pourtant un long discours), point ! Légendes d’objets, relevés ainsi au hasard :
– « Tuile avec antéfixe à palmette » (qu’est-ce qu’un antéfixe ? qu’est-ce qu’une palmette ?)
– « Abastron de forme ovale allongée »
– « Cachet discoïdal à bélière en forme de tête de canard », avec cette référence mystérieuse : A0 5684.
Je n’invente rien, allez-y, vous verrez. Dans les musées français, il est plus important de noter la référence de cet objet (qui doit servir à 200 personnes maximum à la Réunion des Musées Nationaux), plutôt que d’expliquer, en deux mots, à quoi sert un antéfixe.
Quel rapport avec CineFast, me direz vous ? Eh bien, je pense qu’on y trouve là une autre forme de l’antagonisme franco-américain, au cinéma comme ailleurs. Quiconque a visité un musée américain connaît la différence. Ceux-ci sont très bien faits, très didactiques, souvent avec beaucoup de maquettes, de schémas explicatifs, de définitions, et surtout plusieurs niveaux de compréhension, pour les enfants et pour les adultes. Et ce n’est pas une question de moyens : j’ai vu un musée de dinosaures à Bozeman, Montana (27 000 hab.) qui valait largement le Jardin des Plantes.
On voit l’analogie avec le cinéma : les grands auteurs américains sont des raconteurs d’histoire (Welles, Kubrick, Ford, Coppola, Scorsese). Nul besoin d’expérimentations gratuites. Nul besoin d’élitisme. Pas besoin d’être « entre nous ». Ils s’adressent au
« common people ».
Nous qui sommes toujours prêts à donner des leçons de démocratie aux yankees, n’oublions pas que, pour les américains, la culture ne sert pas à se distinguer de la masse. Le PDG va voir le dernier Ben Stiller comme sa femme de ménage, et ne cherche pas à frimer à l’opéra comme Bernard Arnault. Il n’y pas de nobles : on existe par le pognon, la réussite, et pas par autre chose. Est-ce bien ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que je n’ai rien appris sur Babylone ce soir. Et que j’en apprendrai cent fois plus sur Wikipédia… Honte à moi, sombre populiste ! vermine poujadiste !
Dans un formidable essai de 1998, La Comédie de la Culture, Michel Schneider, ancien Directeur de la Musique sous Jack Lang, découpait en petits morceaux la prétendue « politique culturelle de la France ». Et dénonçait au final une politique de subvention se substituant à une politique d’éducation. « Au lieu d’aider la création », disait-il en substance, « nous devrions favoriser l’accès à la culture : rendre les musées gratuits et accueillants, par exemple ». On le voit, on en est loin.
Je laisse la conclusion à l’exposition elle-même, qui, sans le savoir, s’auto-parodie dans la salle « Babylone et le théâtre », qualifiant ainsi le XVIII° siecle de Voltaire et de son Sémiramis :
« [A cette époque] une certaine touche d’érudition flattait un public bourgeois ».
On ne saurait mieux dire.
dimanche 9 mars 2008
Le polar du mois
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip ]
Il y a parfois plus passionnant que les films produits à Hollywood, c’est Hollywood elle-même. Malgré toutes ses transformations artistico-industrielles, Hollywood reste la même, c’est-à-dire la Babylone du stupre et du crime. De l’usine à rêves décrite par Cendrars, à l’Hollywood speedée des années 80, rien n’a changé. C’est ainsi que l’on découvre, dans Le Figaro de vendredi, la nouvelle affaire du mois, le procès d’Antony Pellicano.
Qui est ce ? Rien de moins que le détective privé favori des stars, inculpé de cent chefs d’accusation : corruption, écoutes illégales, intimidation, tout y est. Ses clients : le gratin d’Hollywood, Tom Cruise, Demi Moore, Michael Jackson. Les motifs : gagner son divorce (Tom Cruise), faire taire une ex enceinte (Chris Rock), négocier un arrangement avec un jeune victime (Michael Jackson) ; autant dire que tout le monde tremble : et si Tony se mettait à balancer. Il a juré le contraire…
En tout cas, matière à film, car Hollywood n’est jamais meilleure que quand elle se film elle même : Sunset Boulevard, The Player, Swimming with Sharks…
samedi 8 mars 2008
Heureux Qui Comme Edouard
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]
C’est pas le genre de la maison (doublement), mais aujourd’hui, c’est séquence copinage et séquence court-métrage. Heureux Qui Comme Edouard est un court métrage d’une vingtaine de minutes produit par des copains, et dont je suis tombé amoureux en entendant d’abord la BO, dans une maison de campagne pas loin de Pierrefonds. Car Heureux Qui Comme Edouard n’est pas n’importe quel court métrage : c’est une comédie musicale. Et le Professor, vous ne le saviez peut être pas, adore les comédies musicales, américaines évidemment, de l’âge d’or évidemment : Singing in the Rain, Un Américain à Paris, My Fair lady, Girls, etc. et aussi bien sûr, le Rocky Horror Picture Show.
Heureux Qui Comme Edouard n’est pas une tragédie grecque, mais bien l’odyssée du jeune Edouard, au sein des Charybde et Scylla du Merveilleux Monde de l’Entreprise. Edouard y fera grimper la croissance, négociera avec les syndicats, donnera un cours d’économie, et vendra des maisons au peuple, le tout en chansons, et ballets (avec la coopération du ballet de Dijon). Bref, ce court métrage est une véritable superproduction.
Il passe en ce moment Canal+, devrait bientôt passer en clair sur France 3, et vous pouvez même l’acheter sur le site, avec des bandes-annonces gratuites en prime.
samedi 8 mars 2008
There Will Be Blood
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
Bon, difficile de chroniquer un film pareil. D’un côté, ce n’est pas une révélation, Paul Thomas Anderson fait une fois de plus la preuve de son génie : c’est le meilleur cinéaste de génération. Pareil pour Daniel Day Lewis qui délivre là une performance cinq étoiles. Mais le film ? Splendide, superbe, crépusculaire, drôle, les superlatifs ne manquent pas ; mais il manque quelque chose, difficile à cerner, qui nous permettrait de dénicher le chef d’œuvre annoncé.
Tout simplement, l’histoire est très mince : un prospecteur sans le sou devient un baron du pétrole. Mais on en sait trop peu sur lui, et sur ceux qui l’entourent, ou qui le combattent, pour qu’il y ait un quelconque enjeu dans la narration. Il y a bien des péripéties ; un jeune prêtre se met en travers de sa route, un derrick prend feu, mais tout ça ne sont des épisodes d’une histoire où le spectateur est peu concerné. Et la chute finale n’apportera rien de plus. A voir donc, mais uniquement pour les performances d’acteur, et pour en savoir plus sur cette histoire pourtant consubstantielle au XX° siècle : la découverte du pétrole.
mardi 4 mars 2008
Cloverfield
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
Nous nous demandions récemment à CineFast où était passé la Grosse Connerie Américaine. Quand reverrions-nous Bruce Willis sauver la planète d’un météore tueur ? Et Will Smith ou Jeff Goldblum casser de l’extra-terrestre ? Depuis le 11 septembre, ces films ont disparu, remplacés par des films anxiogènes (La Guerre des Mondes) ou comique mais anxiogène (Transformers).
Puis Cloverfield apparu, nimbé du voile d’un buzz savemment orchestré, marque de fabrique du co-producteur de l’engin, JJ Abrams. Une bande-annonce mystérieuse, filmé en vidéo (?), une affiche montrant New York en flammes, et la Statue de la Liberté décapitée ? Mais rien, non rien de rien, sur le pitch !
En deux mots, CineFast peut vous dire le début : le narrateur filme une soirée d’adieu organisée pour le départ au Japon (Au Japon ? Tiens, tiens !) d’un jeune cadre dynamique. Ca commence plutôt à la Festen, entièrement filmée comme une vidéo amateur. Mais l’intrigue se met tranquillement en place, entre amants d’hier et d’aujourd’hui, copains et inconnues de passage. Et juste quand on commence à s’ennuyer… Cloverfield commence !
Pas besoin d’en dire pas plus, il faut juste aller le voir. Cloverfield est un OVNI dans la production cinématographique actuelle : un film catastrophe sous forme vidéo amateur, mais qui tient la route ! Dès que le procédé devient artificiel (et il l’est, évidemment), on passe à la vitesse supérieure. On peut le comparer à Blair Witch, mais où celui-ci devient absurde par sa non-résolution, le procédé prend ici tout son sens : « Cette vidéo a été retrouvée dans Central Park. Propriété du Gouvernement Américain », nous prévient-on au début.
Depuis le 11 septembre, on voit bien que les américains ne peuvent plus filmer l’effondrement de l’Empire State Building ou l’explosion de la Maison Blanche. Mais ici, c’est comme si JJ avait trouvé la solution. Un film catastrophe, mais où rien n’est plus comme avant (impossible de filmer ça comme en -10 avant Ground Zero. JJ ABrams n’est pas Jerry Bruckheimer, qui d’ailleurs a abandonné ce genre de film). Impossible aussi de ressasser les mêmes mélodies, le même discours patriotique, le même background religieux d’Armageddon.
Non, plus que cela ; Cloverfield EST le nouvel Armageddon ; et en même temps, c’est son antithèse absolue.
lundi 3 mars 2008
Le Pianiste, pourquoi ça marche…
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
En rapport à mes critiques d’hier, et après avoir revu des bouts du Pianiste, une comparaison s’impose. Oui, Le Pianiste est un biopic, ou plutôt une bio, pas epic du tout. C’est basé sur une histoire vraie, celle du pianiste Wladyslaw Szpilman qui a écrit son autobiographie. Mais d’abord, ce pianiste nous est inconnu, ce qui n’est pas le cas de Piaf. Et Polanski nous raconte qu’une petite partie de cette vie, celle de la guerre.
Polanski, très intelligement, enlève tout de suite l’épique de cette histoire, même si celle-ci est connue, archi-connue (il met pourtant les dates : 12 mars 1940, 16 août 1942, 18 janvier 1943, tout cela se rapportant à des moments précis, comme le début de l’insurrection du ghetto de Varsovie). Mais son génie, c’est que le squelette de son histoire n’est pas là. L’histoire, elle ne se déroule que dans le regard perdu d’Adrian Brody.
Contrairement à La Môme, nous n’enchaînons pas Les Grandes Dates du Ghetto, mais on nous propose plutôt de suivre la progression intérieure de Wladyslaw Szpilman : va-t-il s’en tirer ? Que ferions nous à sa place ? Et le pire est à venir, dans la réponse : rien. Nous ne ferions rien. Nous subirions les mêmes humiliations en silence, nous nous cacherions, et puis nous attendrions la mort.
C’est là le chef d’oeuvre de Polanski, que d’avoir su répondre à cette éternelle question sur le génocide : pourquoi les juifs se sont laissés faire ? (Ce qui évite une question plus lancinante : pourquoi avons nous laissé faire?) Comme si les juifs s’étaient volontairement laissés allés à l’abattoir. Ils n’ont rien fait parce qu’il n’y avait rien à faire. Et vous non plus, vous n’auriez rien fait…
dimanche 2 mars 2008
La Môme
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
Mon ami Eric (eh oui, celui de Joy Division), a inventé une jolie expression, un beau jour de 1984, alors que j’allais voir Paris, Texas : « Ah oui ? Tu vas pointer au chef d’œuvre, comme tous les autres ? ». Qui peut se vanter en effet de n’avoir jamais lu un livre, ou vu un film, parce que toute le monde le recommandait ? Après César, Oscar, avis d’amis, je suis donc allé « pointer au chef d’œuvre » La Môme, afin de vérifier par moi-même la performance Cotillard, et de me plonger dans cette partie cachée de l’identité française qu’on appelle Edith Piaf.
Car Piaf, c’est la France, et Piaf c’est Paris. Oublier cela, c’est s’oublier soi-même. Toutes les chansons de la Môme courent sur nos lèvres, et on se met immédiatement à chanter le refrain. Je ne suis pas plus fan que ça, mais je suis français, et aucun français n’y échappe, pas même les américains : ils ont couronné – à l’évidence – une vision très américaine de la France (Paris ! La bibine ! L’hystérie !)
Pourtant, rien n’empêchait de revisiter le mythe. Soit en le frôlant amoureusement, de loin, soit en dynamitant de l’intérieur. Ce ne fut évidemment pas le choix de Dahan (et surtout pas de TF1, son producteur). Avec La Môme, on est donc dans le biopic à l’américaine, juste retour des choses.
Et c’est donc raté.
Raté, le biopic l’est par essence. Comment s’intéresser à la suite d’un film dont on connaît la fin ? La jeune Piaf deviendra une grande chanteuse, Howard Hughes (The Aviator) un héroïnomane, Johnny Cash (Walk The Line) trouvera la rédemption. De chaque scène, on peut déduire la fin. Piaf entre sur scène, toute tremblante : ce sera un triomphe. Marcel Cerdan prend l’avion : il va mourir. Piaf entre sur scène, toute tremblante : elle va s’évanouir.
C’est pour cela que le réalisateur de biopic se doit de botter en touche. Dahan met toutes ses qualités là-dedans : esthétique irréprochable, comédienne incroyable, images léchées. Mais à force de faire valser la caméra pour montrer l’hystérie piafienne, et l’alcoolémie ambiante, il nous saoule nous aussi. Il enfile les grands moments Piaf, et enchaine les poncifs : « la petite fille abandonnée », « l’alcoolique pauvre », « la star capricieuse ». Ce n’est pas vraiment désagréable, mais juste ennuyeux, comme une séance diapo de copains revenant de Marrakech.
Qu’aurait-il fallu faire, alors ? Rien, en fait. D’abord, ne pas faire de biopic : ÇA NE MARCHE PAS ! Ensuite, botter en touche, mais autrement. Raconter la vie de Piaf par quelqu’un d’autre, comme Todd Haynes raconte la vie de Bowie au travers d’un journaliste dans Velvet Goldmine. Eviter de raconter une histoire, travailler de manière impressionniste, comme Anton Corbjin pour Control. Parler d’autre chose (de la boxe, par exemple), comme Scorcese pour Raging Bull.
Surnage néanmoins de ces deux heures, il faut le souligner, l’incroyable prestation de Marion Cotillard. Il est vrai qu’on a toujours beaucoup d’indulgence pour la bombasse qui s’enlaidit, et qui en général gagne un oscar (Charlize Theron pour Monster, ou Daniel Day-Lewis pour My Left Foot), mais ici, il y a une véritable, invraisemblable performance. Cotillard joue incroyablement bien Piaf : jeune ou vieille, drôle ou en colère, haineuse ou aimante.
Bravo Marion.
samedi 1 mars 2008
Arrested Development
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Cette série a connu un très grand succès aux USA, avant de périr au bout de trois saisons. Diffusée confidentiellement en France, elle est disponible en DVD. Elle vaut vraiment le coup d’œil, par son originalité, son mauvais esprit, et son extraordinaire inventivité. Le pitch est simple : au moment où le héros, Michael Bluth, pense que son père va lui confier les rênes de l’entreprise familiale de Construction Immobilière, celui-ci est arrêté pour malversations.
Le voilà obligé de gérer l’entreprise dans de bien mauvaises conditions, surtout entouré d’une famille de redoutables et oisifs charognards : sa sœur (Portia de Rossi), pinup canon délaissé par un mari homosexuel refoulé, un frère agicien qui rate ses tours, et un cadet retardé maqué avec… Liza Minelli. Les acteurs sont excellents (on les a revu depuis au cinéma, notamment dans Juno ou The Kingdom), mais il manque quelque chose pour être complètement convaincant. Comme si Arrested Development était trop malin pour être honnête…