dimanche 15 mars 2015


Il est Difficile d’Etre un Dieu
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Le cinéma peut aussi être un plaisir sadomasochiste. Par exemple vouloir absolument voir Il est Difficile d’Etre un Dieu, sous le fallacieux prétexte que c’est tiré d’un livre des frères Strougaski. Quand nous lisions de la SF, nous avions apprécié Stalker. Et nous avions détesté le film de Tarkovski. Voilà un indice qui aurait dû nous prévenir contre l’envie brûlante d’aller voir une nouvelle adaptation d’auteurs russes par le cinéma russe.

Il semble qu’il y ait un problème avec le cinéma russe. Autant les livres des Strougaski sont clairs, autant les films sont ténébreux. Celui-là, signé Alexeï Guerman, fait deux heures et 50 minutes insupportables. Dans ces 170 minutes, les acteurs ne font (authentique) que se cracher dessus, marcher dans la merde, et se recouvrir le visage de boue (cf. l’affiche). Tout cela est filmé de manière admirable, en noir, blanc, et surtout gris : chaque plan est une photo.

Quant à l’histoire, elle est incompréhensible (il faut se replonger dans Wikipédia pour se rappeler qu’il s’agit de terriens envoyés sur une planète à la civilisation médiévale, qui décident de se rebeller contre les religieux locaux, violant par là-même la loi de non-ingérence qu’ils se sont édictée.

Critique du colonialisme et de la religion, on serait bien à mal de l’avoir compris en regardant le film.

Ami cinéphile, passe ton chemin.


PS Ce livre avait déjà été adapté par Jean-Claude Carrière et Pierre Christin en 1989 sous le titre Un Dieu Rebelle. Les décors étaient de Mézières, avec un casting international improbable : pas sûr que cette version-là soit un chef d’œuvre non plus.


Un commentaire à “Il est Difficile d’Etre un Dieu”

  1. CineFast » Dans la Brume écrit :

    […] avons ici un problème avec le cinéma russe ; tout nous sort pas les yeux : Stalker, Il Est Difficile d’Etre un Dieu, Requiem pour Un Massacre, Dans la Brume. Pourtant nous avons adoré Alexandre Nevski. Mais […]

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