lundi 8 mai 2017


Wyatt Earp
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Wyatt Earp fait partie, dans l’esprit, des grands films de Lawrence Kasdan. Pourtant, il subsiste dans la tête du CineFaster le souvenir tenace d’un échec au box-office. A la vision, on comprend pourquoi. Certes, la reconstitution far west est aux petits oignons, et l’image est magnifique. On imagine ce qui a plu aux CineFaster (et ils sont nombreux) qui l’ont vu à l’époque : un western réaliste, qui se débarrasse de la propreté hollywoodienne, mais qui reprend quand même à son compte une forme de classicisme mis à mal par le western spaghetti ; ici c’est donc poussière, rasage de trois jours et antihéroisme de rigueur.

Mais pour le reste, c’est absence de cinéma à tous les étages. Kevin Costner ne joue pas très bien. Il n’a jamais très bien joué mais ce n’est pas exactement ce qu’on lui demande. Denis Quaid cabotine à qui mieux mieux dans le rôle de Doc Holiday, et le reste n’est pas mieux, au bord de la caricature. En fait, on est dans l’un des premiers biopic, on est en 1994. Wyatt Earp, le film, enchaîne donc les grands moments, façon image d’Épinal, de Wyatt Earp, l’homme. Le chasseur de bison, le veuf éploré, le shérif.

Les dialogues sont indigents et la direction d’acteur quasi nulle. Comme dans les pires dramatiques françaises*, on peut voir dans Wyatt Earp un acteur patientant dans un coin de l’image, et qui soudain s’anime pour dire sa tirade, comme au théâtre.

En 1994, Lawrence Kasdan était perdu pour le cinéma, mais nous ne le savions pas encore.

* Phénomène notamment identifié dans L’Affaire Villemin.