jeudi 18 août 2016


The Expanse
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

On a déjà lu le livre, ce qui explique probablement pourquoi on a déjà un a priori négatif sur la série. Le livre, écrit avec les pieds, est ce genre de page turner insupportable qui sort tout droit des ateliers d’écriture dont sont friands les – mauvais – écrivains américains. Pire, il se veut un crossover malin de deux vaches sacréees : Alien et Blade Runner.

Dans un futur proche, trois planètes s’affrontent : la Terre, planète privilégiée, Mars, en pleine terraformation, et les Planètes Extérieures (au delà de la Ceinture d’astéroïdes, c’est à dire Jupiter, Saturne, etc.). Ces dernières se battent pour leur survie, plus difficile que sur Mars ou la Terre. Deux intrigues s’entremêlent : un appel de détresse est lancé par un vaisseau inconnu, l’équipage du vaisseau, piloté par son jeune capitaine James Holden, est obligé d’y répondre (hmm…) De l’autre, sur la station surpeuplée de Cérès un flic quadra désabusé (hmm hmm…) doit enquêter sur une des occupantes dudit vaisseau. L’ironie dramatique est au maximum, ça n’ira guère plus loin… Si ce n’est qu’on est au bord d’un conflit général.

Ce qui est passionnant par contre, c’est ce décor de space opera glauque peu utilisé au cinéma (Alien et Outland, à notre connaissance). Si Star Wars et et ses guerriers en jupettes a raflé la mise, la SF sérieuse, proposant une préfiguration réaliste de notre avenir proche a peu droit de cité.

Mais l’intrigue est à la fois trop classique et pas très claire*. C’est renforcé par la série qui tente de se glisser (très difficilement) dans les chaussons de production de Battlestar Galactica : grandes ambitions et petits moyens, malheureusement sans le talent de Ronald D. Moore. Ici, contrairement au majestueux cuirassé du Commandant Adama, les combats spatiaux ne sont ni fluides ni compréhensibles. L’intrigue elle même est découpée en multiples scènes dont le seul objectif semble de faire monter artificiellement la pression à coup de cliffhangers bidons. Vont-ils survivre à la panne d’antenne ? à la dépressurisation ? À la crise cardiaque ? (dans la même scène..)

De cliffhanger en cliffhanger, on veut voir la suite mais on ne s’attache pas aux personnages. Il faut dire qu’ils sont joués par des soucoupes en porcelaine, abonnés aux séries de quatorzième catégorie. Il ne suffit pas de ressembler à Jon Snow…

Bref, Théorème de Rabillon oblige, on va continuer notre voyage au-delà de la Ceinture. Sans espoir que ça décolle réellement.

* Le livre n’était pas très clair non plus.