samedi 14 juin 2014


Map to the Stars
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Enfin une bonne nouvelle ! David Cronenberg is back. L’adaptateur catastrophique de Don de Lillo est revenu d’entre les morts. Après des années d’errance (Spider, A History of Violence, Les Promesses de l’ombre, A Dangerous Method, Cosmopolis), David Cronenberg revient enfin avec une véritable histoire. Un vrai scénario. Mieux, un mythe. Un mythe grec. Encore mieux, un mythe grec hollywoodien. Quelle autre Olympe moderne, sinon Hollywood ? Parents incestueux, enfants demi-dieu, et psys chopates, bûchers et vanités : l’affaire est faite.

Le pitch. Une jeune femme arrive à LA. Très jeune, et pourtant très riche, elle ne se déplace qu’en limousine. La moitié de son visage porte les traces d’une grande brûlure. Elle embauche un chauffeur, Jérôme Fontana (Robert Pattinson), enfin dans un bon rôle. Comme tout le monde dans la Cité des Anges, c’est aussi un aspirant acteur et scénariste.

Il y aussi Benjie (étonnant Evan Bird), jeune acteur star, treize ans, avec déjà quelques blockbusters milliardaires derrière lui, et évidemment une première cure de désintox. Et ses parents : maman fait l’agent (excellente Olivia Williams vue dans Ghostwriter) et papa est ostéopathe gourou (le grand John Cusack, les cheveux teints à la Nicolas Cage).

Mais surtout il y a enfin Havana Segrand (fabuleuse Julianne Moore, encore dans une performance exceptionnelle (et l’actrice en a déjà signé beaucoup)), actrice MILF en fin de carrière. Havana est prête à tout, vraiment tout, pour jouer le rôle qu’avait tenu sa mère dans les années soixante, celle d’une folle dans un asile psychiatrique. La dite mère est décédée – tiens, tiens – dans un incendie.

De cet imbroglio lyncho-crobenbergien, le cinéaste de Crash, Vidéodrome et Faux Semblants tire le meilleur, tout en restant dans les limites de ce mainstream assumé qui fait son cinéma depuis les années 2000.

Et c’est ce doux mélange de folie(s) et de personnages hollywoodiens barrés qui font le charme de Map to the Stars. Tout comme la structure narrative, éclatée comme un puzzle, qui ne donne qu’une envie : le reconstituer.