samedi 1 décembre 2007


Les Promesses de l’Ombre
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

J’allais à reculons voir le dernier Cronenberg, et j’avais raison. History of Violence m’avait beaucoup déçu, et celui-là ne fait pas exception, il est pourrait-on dire, du même tonneau. Il y a toujours Viggo Mortensen, toujours la femme blonde (cette fois-ci Naomi Watts), toujours le passé qui remonte à la surface.

Ce qu’il y a toujours, aussi, c’est cette écriture comics qui plonge le film, pourtant superbement filmé, dans le ridicule : les situations sont convenues (quand elles ne sont incroyablement irréalistes), les dialogues sont prévisibles trois répliques à l’avance, et le talent des comédiens (Viggo, la Blonde et Armin Mueller-Stahl) ne fait rien à l’affaire. Les personnages ressemblent à des icônes, et ne prennent que rarement vie.

Mais surtout, le plus grave, c’est que Cronenberg s’est définitivement embourgeoisé. Où est passé le cinéaste de Crash, Dead Ringers, Videodrome ? Les histoires qu’il filme désormais sont des polars mal dégrossis, qui supportent difficilement la concurrence (j’échange volontiers une scène des Sopranos contre les 4 dernières heures de Cronenberg).

Ici, on tourne au mélo le plus ridicule qui soit. Pour pimenter la sauce, Cronenberg fait mine de jouer dans la cour du gore, mais ce n’est que pour épater le bourgeois : « Ouh lala ! Il lui tranche la gorge ! Et on voit drôlement bien le sang qui coule !! » « Ouh la la ! Viggo se bat tout nu ! Et on voit ses roubignolles !!! », ad lib.

Comme le disait Scorsese, la violence ne sert à rien au cinéma si elle ne porte pas en elle un profond dégoût, et une morale. Ici, on sent que des réminiscences du cinéma disparu de Cronenberg. Le reste n’est que conformisme.


Un commentaire à “Les Promesses de l’Ombre”

  1. CineFast » A Dangerous Method écrit :

    […] deux très mauvais films, A History of Violence et Les Promesses de l’Aube, David Cronenberg réalise son docudrama pour Antenne 2, dans notre série « Les Grands […]

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