lundi 1 juin 2009


The Wire, dernière saison
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Le CineFaster, comme à Auteuil, renâcle soudain devant l’obstacle, au moment de mettre le DVD#1 de la cinquième et ultime saison de Sur Écoute, la meilleure série des années 2000. En tout cas, c’est ce que le monde finit par découvrir, grâce à un certain Barack Obama, déclarant soudain que son personnage de série favori est Omar.

Omar ? Un dealer, noir, pédé, et un tueur… Pour ceux qui n’auraient pas compris, on est au XXIème siècle. Mannix, c’est fini. Jack Bauer aussi.

L’angoisse, donc. Et si ce n’était pas aussi bon que les quatre premières saisons ? Et s’ils nous tuaient Mc Nulty, Carcetti, Bunk ? Pas de risque, en fait. Des les premières images, on a compris, rien n’a changé dans The Wire.

C’est ce qui fait la force de Sur Écoute : sa sobriété. Format carré, plans fixes ou quasi immobiles, champ/contrechamp, pas de fioriture, si ce n’est une image toujours parfaite. Pas surtravaillée comme les Experts, non. Simple, et parfaite. Et pas de révolution non plus, d’idée foireuse pour entretenir artificiellement l’intérêt. Pas de terrible menace sur les personnages. Pas de cliffhanger. Pas d’épisode « décalé », pas d’épisode comédie musicale (comme dans Oz). Pas de rêve éveillé (les Sopranos), pas d’épisode parodique (X Files).

Non, la même histoire, quotidienne et définitive, des petits trafics, des magouilles politicardes, des gamins à la ramasse, et des flics-éboueurs de la bonne ville de Baltimore.

Il est encore temps d’acheter votre billet.

PS pour cette série « maudite » (2 saisons, puis, suite à la plus grosse pétition de tous les temps aux États Unis, 3 saisons supplémentaires), un coffret intégral vient de sortir. Il doit y avoir aujourd’hui plus d’acheteurs dudit coffret que de spectateurs sur Canal Jimmy, il y a cinq ans, qui, comme votre serviteur, se scotchèrent sur l’unique diffusion française, le samedi au plus profond de la nuit.




lundi 1 juin 2009


Anges et Démons
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Sacré Dan Brown ! C’est reparti pour deux heures de catholic bashing, à tel point qu’on cherche en vain dans le générique la mention « Aucun catho n’a été blessé pendant le tournage ».

Car résumons : non contents de nous avoir caché qu’Audrey Tautou est l’arrière-petite fille de Jésus, les cathos sont aussi : des carriéristes (« je veux être pape à la place du pape »), incompétents (« les carabinieri osent réfléchir à deux fois avant de désobéir à leur commandant pour obéir pourtant à Tom Hanks !! un CITOYEN AMERICAIN, for god’s sake ! »), ignorants (« Ne connaissez vous donc pas votre propre histoire ? » »), contre le progrès (la foule place St Pierre contre les expériences sur embryon humains), fanatiques (le cardinal refuse d’évacuer la place Saint Pierre, pourtant sous la menace d’une terrible bombe), pas reconnaissants pour deux sous, etc., etc. De même, les italiens sont pas très fut-fut’, les suisses sont fanatiques, les allemands tyranniques, les portugais sont gais, et les espagnols sont gnols. Les gars sympas sont noirs (un cardinal sympa), ou irlandais (le camerlingue, fort bien joué par Ewan McGregor).

Et puis évidemment, il y a les américains, représentés à lui tout seul par Robert Langdon, Tom Hanks en personne. Le decent american guy parfait : intelligent, cultivé, pragmatique, courageux, et… toujours aussi pédé : après Audrey Tautou à qui il ne faisait pas grand mal, le grand duduche passe la journée avec une italienne sculpturale et ne lui parle que de physique quantique…

Mais encore une fois, le paradoxe brownien marche à plein : après deux heures de pilonnage anticatho, le film fait un demi-tour inexplicable, inversant tous les repères du spectateur, et terminant sur l’équilibre nécessaire entre foi et science, et qu’il faut bien pardonner à l’église catholique, car (sic) « Personne n’est parfait ».

Les livres de Dan Brown calent très bien une armoire normande, le film de Ron Howard calera très bien un dimanche soir sur TF1.