dimanche 1 juillet 2007


Midway
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films ]

Toujours passionné de seconde guerre mondiale maritime, je me suis attelé à Midway, avec Charlton Heston et Robert Mitchum. Bon, c’est mauvais, mais ce n’est pas grave. En fait, c’est un film très pédagogique, probablement tourné en 1976 pour remonter le moral des américains sortant du Vietnam, et exhorter les valeurs patriotiques de cette improbable victoire. Le film est donc scolaire (on se croirait sur History Channel), il n’y pas d’histoire, et on nous débite le nom des commandants et du nombre d’appareils qui reviennent se poser.

Le seul intérêt, c’est de lever une grave question historico-cinématographique : pourquoi les combats maritimes ne passent pas au cinéma ? Ca devrait être visuel, mais ce ne l’est pas. On ne comprend rien à la bataille, ça tire dans tous les coins, les avions mitraillent, mais on s’ennuie ferme. A côté, le cinéma de sous-marin prospère, chefs d’oeuvre décennaux à l’appui. Pourquoi ? On ne voit rien dans un sous marin, encore moins la bataille. L’action ne peut se dérouler que dans un huis-clos angoissant, à coup de « Immersion périscopique ! » et autres « Torpilles 3 et 4, feu ! »

Mais peut-être qu’être enfermé dans un sous-marin ou dans une salle de cinéma, c’est la même chose, non ?




dimanche 1 juillet 2007


Boulevard de la Mort
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Drôle. Délirant. Parodique. Distrayant. Long. Trop long. Perso. Trop perso.

Voilà ce qu’on peut dire du dernier Tarantino. Parce que Tarantino, on l’aime bien, même si contrairement à la hype, ce n’est pas un génie du cinéma. Tarantino fait des films rigolos, inclassables, « tarantinesques », mais c’est tout. C’est probablement le seul type de cette industrie qui est resté comme nous, comme vous. Il aime les films comme on les aime. Il est avant tout un passionné du cinéma, pas un type qui fait du cinéma.

Et ça, ça se voit à l’écran. Tarantino fait peu de films, et il est visible que ce qu’il fait l’amuse beaucoup, qu’il prend du plaisir. Il ne s’emmerde pas, contrairement à beaucoup à Hollywood, qui aimeraient tellement faire autre chose : d’autres films, de meilleurs films… Non Tarantino, il prend son temps, réunit une bande de potes et fait le film qu’il a envie de voir. La question, c’est est-ce que nous on encore envie de voir des films de Tarantino ?

Boulevard de la Mort pose la question. C’est un pastiche des films d’exploitation des années 70, de Point Limite Zero et La Course à la Mort de l’An 2000. Tarantino en respecte parfaitement le cahier des charges : filles, musique, dope, pas d’histoire, le tout bâti à la hâte, sans véritable dramaturgie. Bâti à la hâte, à l’époque. Car aujourd’hui, Tarantino a le temps, et le budget qui va bien. Mais non, il respecte la charte. La fin est volontairement bâclée, la poursuite irréaliste, mais QT ne manque pas de nous rappeler qu’on est là dans le second degré. Et de jouer constamment entre la référence 70’s et le fait que le film se passe bien aujourd’hui. Les filles écoutent Joe Turner sur un iPod, et – symbole parmi les symboles – la Dodge Challenger démolit méthodiquement les 4×4 du nouveau millénaire. Tarantino aime tellement cette époque qu’il se caste lui-même, en improbable barman.

Il n’empêche qu’on s’ennuie ferme, que le film est trop long*, et qu’il n’est sauvé que par la présence d’acteurs et d’actrices formidables, amoureusement filmé par Tarantino, mais autour d’un scénario trop creux et trop second degré pour qu’on s’y accroche. Quentin, please, retrouve toi un scénario ou un scénariste, vite !

* il semble qu’à l‘origine il devait sortir en double feature, c’est-à-dire le film de Rodriguez (Planet Terror) et Boulevard de la Mort