samedi 29 mars 2008


Disco
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines ]

J’ai vu la bande annonce de Disco, et je crois que je vais y aller. Je sais, j’ai honte.




samedi 29 mars 2008


Formidable Juno !
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Autant le dire : ceux qui n’auront pas vu Juno n’auront pas le privilège de dire quels seront les dix meilleurs films de l’année 2008. Car Juno concourt en bonne tête de ce premier trimestre.

Juno est une jeune fille de 16 ans, qui tombe enceinte dès son premier rapport sexuel. Que faire ? L’annoncer à la meilleure copine, aux parents, au père (16 printemps aussi) ? Avorter ? Garder l’enfant ? Lui trouver des parents adoptifs, de préférence aimants, chaleureux, voire … riches ? Juno est une fille de son temps, un peu dessalée peut-être, pas vraiment pom pom girl, mais toute sa tête sur les épaules. Elle va trouver une solution.

Dans ce film plein de bon sens et de bons sentiments (dans le sens noble du terme), on ne s’ennuie pas une seconde, on rit, on pleure et on réfléchit. Filmé simplement, mais avec élégance, Juno ne fait aucune faute ; Double-boggey, Strike, Fanny au comptoir ! Jason Reitman, réalisateur, confirme l’essai de Thank You For Smoking. Il bénéficie en plus d’un casting parfait, tiré de la Première Division de la Série Américaine : le père J.K. Simmons, vu dans Oz, la mère, Alison Janney, attaché de presse dans A la Maison Blanche, Jason Bateman le père (adoptif) et Michael Cera, le père (biologique), stars d’Arrested Developpement, et Jennifer « Alias » Garner dans le rôle de la mère adoptive. C’est évidemment sans évoquer la performance d’Ellen Page, Miss Juno herself.

Le film a fait un carton en France, et un carton aux USA.

Que demande le peuple ?




samedi 29 mars 2008


Dexter
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Autant le dire tout de suite : je n’ai pas fini la Saison Un, et je ne regarderai pas la Saison Deux. Dexter est une série assez ignoble, et fait partie de ces mystères critiques qui font qu’une fois passé l’Océan Atlantique, par les mystérieuses circonvolutions de l’esprit français, ces œuvres se trouvent parées par la presse de gauche (Libé, Télérama, Les Inrocks) de qualités qu’elles n’ont pas.

Comme 24, pour ne pas la nommer, Dexter est une série extrêmement réactionnaire. Elle se cache, contrairement aux pérégrinations de Jack Bauer, derrière une prétendue malpensance.

Dexter est un expert du sang dans la police de Miami le jour et… serial killer la nuit. Jusque là, on se dit Miam Miam ! On pense à The Shield, ou à Damages, avec ces héros ambivalents qui caractérisent la Nouvelle Série Américaine.

Et Dexter s’acharne effectivement à démonter quelques mythes : la famille, les relations homme-femme, la police embarquée dans des querelles médiatico-politiques. Tout cela est banal, mais fonctionne à peu près. Mais c’est le coté serial killer qui fait plonger l’ensemble. Car Dexter est un tueur d’exception : son père adoptif a décelé très vite ses pulsions, et plutôt que de faire soigner son fils, a décidé de canaliser cette énergie en l’autorisant à tuer… des coupables qui échappaient à la justice des hommes, grâce au laxisme de la justice américaine !

Moralité, Dexter est devenu un Justicier Dans la Ville, un Charles Bronson gay qui débarrasse la surface de la terre de tous les pédophiles, marchands de sommeil, psys dérangés. Serial Killer, oui, mais utile à la société !

Que ce genre d’arguments séduise occasionnellement le lecteur de Présent ou National Hebdo, pourquoi pas. Mais que cela n’interpelle pas la presse normale, cela dépasse l’entendement.




samedi 29 mars 2008


Wild Wild West
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]

Dans un genre plus léger, j’ai enchaîné sur Wild Wild West, film que j’avais détesté à sa sortie. Et bien, sur TF1, il ne s’en est pas mal tiré (comme quoi il existe bien un format télé pour certains films, qui ne méritent pas la salle, mais passent très bien le dimanche après-midi devant votre canapé).

Au rang des réjouissances, quelques scènes d’anthologie : le discours du lynchage de Will Smith devant une assemblée de blancs médusés, la parodie de la Voix de Son Maître Pathé Marconi, la paire de fesses hallucinantes de Miss East* (Bai Ling), la performance hallucinée de Kenneth Branagh en Arliss Lovelace (et un brit’ de plus dans ma liste des méchants de cinéma américain !).

J’ai même finit par trouver que WWW respectait au moins la lettre de la série : humour et délires steampunks. Je dis bien « à la lettre », car je ne leur pardonnerai jamais d’avoir remplacé Robert Conrad, l’Homme le Plus Sexy du Monde, par Will Smith, sexy mais PAS James West. James West est BLANC, les gars ! On peut faire beaucoup de choses contre le racisme, mais ça c’est vraiment du politiquement correct de bas étage…

Et puis ils n’ont utilisé la formidable musique qu’une fois…

Et puis globalement, le fim était assez nul, non ?

* qu’on comparera avec plaisir à la demi-seconde de nichons de Salma Hayek dans Frida. Comme quoi 12 images de film peuvent suffire à la plupart des spectateurs mâles de ma génération…




samedi 29 mars 2008


Ben Hur
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]

C’est toujours bien de revoir des vieux films. En ce Lundi Pascal, cloué au lit pour des raisons que je ne peux détailler ici, je tombe sur Ben Hur. Tiens, je vais zapper les nunucheries cathos en attendant la Course de Chars ! Et puis on s’attarde, on batifole, et on se finit par regarder tout le film.

Car Ben Hur est un grand film. D’abord c’est du William Wyler, qui n’est pas la moitié d’un imbécile, un pilier de Hollywood, même : Vacances Romaines, Funny Girl, La Maison des Otages

Mais surtout, Ben Hur dépasse le péplum habituel, étant au contraire porteur d’un message pour le moins complexe, aussi complexe que l’itinéraire de Judas Ben Hur, son héros. Ce message, quel est-il ? Rien de moins que le passage de l’Ancien Testament au Nouveau Testament…

Ben Hur est un jeune juif conducteur de char, ami d’un romain, Messala. Mais Messala doit réprimer les révoltes juives, et ne fait pas dans lé détail : il emprisonne la famille de Ben Hur (mère et sœur), et envoie Ben Hur aux galères.

C’est là que ça se corse. Comme dans tout bon film de gladiateur, Ben Hur est doté d’une impressionnante musculature huilée, qui tape dans l’œil d’un général romain, qui le fouette, pour le mater. Mais lors d’une bataille, où Ben Hur est mystérieusement détaché de son banc de rame, le bateau coule. Le jeune juif, qui ne rêvait que de se venger, plonge à la surpise générale et sauve la vie du centurion. En échange, celui-ci l’affranchit, le convie à son triomphe à Rome et l’adopte !

Devenu « civilisé », Ben Hur finit néanmoins par retourner en Judée, au moment même où un certain Ponce Pilate y est nommé Procurateur. Ben Hur y trouve l’instrument de sa vengeance, dans un épisode grotesque où un cheik arabe (joué par l’improbable acteur gallois Hugh Griffith, maquillé au Nutella) lui propose de défier Messala à la course de char, et où il le tue accidentellement. C’est aussi le moment où il retrouve mère et sœur, lépreuses, et Esther, son amour d’antan récemment converti à la parole d’un certain Jésus de Nazareth.

Refusant le pardon, s’ancrant dans la vengeance old school (œil pour œil, dent pour dent, bref l’Ancien Testament), Ben Hur est incomplet. C’est en acceptant le pardon, en tendant la joue, que le miracle s’accomplit : Christ est mort, Christ est ressuscité et, au cours d’une dernière scène d’anthologie sous l’orage qui gronde sur le Golgotha, la mère et la sœur peuvent enfin guérir de la lèpre, tandis que le sang du christ, qui ruisselle au pied de la Croix, devient ruisseau et rivière, prêt à inonder le monde.

On le voit, Ben Hur (le film) mélange, au coeur d’un incroyable imbroglio, métaphores psychanalytiques (plonger dans l’eau en orphelin juif et en ressortir baptisé et fils de romain, tuer le père pour renaître juif), et messages philosophico-religieux : passer du judaïsme à l’Ancien Testament, de la Loi à la Philosophie, du primitif au civilisé, des dieux romains au Dieu Unique… Ben Hur dépasse largement le seul périmètre de sa course de char.

NB : Ben Hur, c’est aussi le grand film juif de Charlton Heston. Une ode au judaïsme, voire au sionisme. Etoile de David en boucle de ceinturon, nostalgie du pays une fois à Rome, phylactère dans la porte, etc. Charlton Heston est le plus mauvais acteur du monde, et en grand juif aux yeux bleus, il pique les yeux, mais on s’y fait, on finit même par oublier le gugusse de la NRA. Car Charlton est jeune, et Charlton est beau.




dimanche 16 mars 2008


Californication
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Avec un titre pareil, le Professor est obligé de regarder ! De la Californie, du Sexe, les Red Hot Chili Peppers ! Avec David Duchovny, l’acteur le plus sous-employé de sa génération ! Et puis la réputation qui précède Californication, son buzz, qui veut que cette série soit le pendant, versant mâle, de l’excellentissime Sex and The City. Le héros, écrivain new-yorkais paumé à L.A., avec l’angoisse de la page blanche depuis que sa femme l’a quitté. Son espoir, les reconquérir. Original, non ?

En attendant, ca baise à tout va. Et on va voir ce qu’on voir : du cul, du cul, du cul ! Et du cul, il y en a dès l’ouverture : des seins, des fesses, du sexe oral, bref, the whole nine yards. Pire, on fume ! Et pas que des cigarettes à nicot !

Mais bon, on voit vite que Californication se résume à ça. Montrer le sexe de manière frontale, dialoguer de manière incisive, mais pour ne rien dire. Là où Sex and the City montrait peu mais disait beaucoup, Californication fait le contraire.

Et qu’est-ce qui est plus excitant à votre avis ?




samedi 15 mars 2008


La Môme et la Marseillaise
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Il y a quand même une très belle scène dans La Môme, chroniquée ci-avant. C’est celle où Piaf, enfant, chante la Marseillaise et vole la vedette à son père. D’abord, pour un peu, la caméra de Dahan s’arrête de virevolter, et l’émotion peut s’installer. Parce que la Marseillaise, ça marche toujours. « Allons enfants ! », et c’est reparti. La question, c’est le rythme : où couper ?

Dahan aurait pu le faire dès le premier couplet, mais il sait, même si c’est long pour un clipeur comme lui, qu’il faut continuer jusqu’au refrain. On ne coupe pas l’hymne national.

Bien lui en prend, car la petite actrice (Pauline Burlet) fait bien le boulot. Et Jean-Paul Rouve, en père jaloux, aussi. Et enfin, le public de ces artistes de rue, qui se laisse gagner par l’émotion. Là aussi Dahan évite la faute de goût classique de ce genre de reconstitution : le cliché. On sort de la Guerre de 14, et les français sont très patriotes. Dahan ne commente pas, n’ironise pas. Très bien.

Le message est passé : l’artiste c’est Piaf, pas son père.




vendredi 14 mars 2008


Entrées vs Dollars
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Encore un échange avec Mister Drogo qui me suscite une chroniquette, sous la forme de cette question :

– Pourquoi les français annoncent des budgets de films en euros et des recettes en entrées ? Hein, pourquoi ?

Sûrement pour ne pas faire comme ces salauds de yankees, « obsédés de leur fric », « grand enfants acculturés », « industriels simplistes », comparent budget en dollars et recettes… en dollars ?




mardi 11 mars 2008


Dr Jivago
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]

L’histoire est un éternel recommencement. Moi qui voulait enrichir ma collection de films à Oscars, j’ai décidé de me fader enfin Dr Jivago. Mal m’en a pris : David Lean est le Ridley Scott des années 60, c’est-à-dire un cinéaste décorateur, un enlumineur, un faiseur, bref, plein de gros mots dans la bouche du Professor.

Dr Jivago, c’est 197 minutes de niaiserie, le tout rythmée par le même scie musicale de M. Jarre père. (On critique la génétique, mais il y a quand même du vrai là-dedans !) Entre chaque scène, un coup de balalaïka pour montrer à quel point cette histoire est triste…

197 mn pour apprendre que les communistes sont des gens méchants, fourbes et cruels, et que si la grande Russie c’était pas joli non plus, au moins les riches mangeaient à leur faim.

197 mn pour que Omar Sharif (Les courses, c’est mon dada !) décide de NE PAS CHOISIR entre l’incroyable bombasse qu’est Julie Christie (95C) et la lépreuse frigide qu’est Géraldine Chaplin, mère-de-ses-enfants !

197 mn de pub pour le Cinemascope et la pellicule Agfa. Parce que Jivago, pour être beau, c’est beau ! La Grande Rue avec le Joli Tramway. La Grande Rue sans le Joli Tramway (les communistes nous ont tout pris, ma bonne dame !) Le Joli Train noir qui traverse la Steppe (plan repiqué de Lawrence d’Arabie, avec des dromadaires, tout aussi nul, mais plus pédé).

Les mêmes causes obtenant les mêmes effets, on peut donc prédire le même destin à tous ces films qui, aujourd’hui, pêtent la reconstitution avant d’écrire une ligne de scénario : celui des enflures à gros budget.

PS Il est intéressant également de voir qu’on écrit finalement que sur sa propre époque. Je viens concomitamment de lire Central Europe, de William T. Vollman, qui a notamment pour cadre la Russie soviétique. Avec beaucoup plus de talent, Vollman ne relaie que les obsessions de notre époque : personnages obsédés du cul, relativismes génocidaires et tutti quanti.




mardi 11 mars 2008


Babel, Babylone
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Cette chronique n’a pas grand’chose à voir avec le cinéma (quoique). Mais bon, MuséeFast n’existe pas encore. Je suis allé voir ce soir l’exposition Babylone, qui débute au Louvre. Je l’avoue, ma seule connaissance mésopotamienne se résume à Adèle Blanc-Sec et l’ineffable Pazuzu (Pa ! Pazu ! Pazuzu !). Mais bon, j’aime l’Histoire, j’aime l’Antiquité, j’aime Le Louvre, que je fréquente pourtant beaucoup moins que l’UGC CineCité.

Bref, me voila donc parti pour une heure d’exploration, au milieu de pièces splendides, sculptures et bas reliefs de quatre mille ans. Sans parler de quelque beaux tableaux flamands d’inspiration babelienne, et des traductions du XV° siècle de la Divine Comédie et de Saint Augustin. Bref, splendide exposition.

Mais où veut il donc en venir ? se demande le Cinefaster, étonné de tant de préliminaires.

Eh bien j’y arrive. Ce qui m’emmerde dans les musées français, c’est le refus ABSOLU de la moindre pédagogie. Confit dans leur élitisme snobinard, aucun muséographe ou muséologue (les deux existent, j’en ai rencontré) ne s’abaissera à vous expliquer quoique ce soit. Nous sommes entre gens cultivés, n’est-il pas ?

Du texte, pourtant, il y en a. Soit pour détailler la généalogie de Nabuchodonosor, soit pour vous traduire des poèmes sumériens. Mais d’explications, point. Un dessin (qui vaut pourtant un long discours), point ! Légendes d’objets, relevés ainsi au hasard :

– « Tuile avec antéfixe à palmette » (qu’est-ce qu’un antéfixe ? qu’est-ce qu’une palmette ?)
– « Abastron de forme ovale allongée »
– « Cachet discoïdal à bélière en forme de tête de canard », avec cette référence mystérieuse : A0 5684.

Je n’invente rien, allez-y, vous verrez. Dans les musées français, il est plus important de noter la référence de cet objet (qui doit servir à 200 personnes maximum à la Réunion des Musées Nationaux), plutôt que d’expliquer, en deux mots, à quoi sert un antéfixe.

Quel rapport avec CineFast, me direz vous ? Eh bien, je pense qu’on y trouve là une autre forme de l’antagonisme franco-américain, au cinéma comme ailleurs. Quiconque a visité un musée américain connaît la différence. Ceux-ci sont très bien faits, très didactiques, souvent avec beaucoup de maquettes, de schémas explicatifs, de définitions, et surtout plusieurs niveaux de compréhension, pour les enfants et pour les adultes. Et ce n’est pas une question de moyens : j’ai vu un musée de dinosaures à Bozeman, Montana (27 000 hab.) qui valait largement le Jardin des Plantes.

On voit l’analogie avec le cinéma : les grands auteurs américains sont des raconteurs d’histoire (Welles, Kubrick, Ford, Coppola, Scorsese). Nul besoin d’expérimentations gratuites. Nul besoin d’élitisme. Pas besoin d’être « entre nous ». Ils s’adressent au
« common people ».

Nous qui sommes toujours prêts à donner des leçons de démocratie aux yankees, n’oublions pas que, pour les américains, la culture ne sert pas à se distinguer de la masse. Le PDG va voir le dernier Ben Stiller comme sa femme de ménage, et ne cherche pas à frimer à l’opéra comme Bernard Arnault. Il n’y pas de nobles : on existe par le pognon, la réussite, et pas par autre chose. Est-ce bien ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que je n’ai rien appris sur Babylone ce soir. Et que j’en apprendrai cent fois plus sur Wikipédia… Honte à moi, sombre populiste ! vermine poujadiste !

Dans un formidable essai de 1998, La Comédie de la Culture, Michel Schneider, ancien Directeur de la Musique sous Jack Lang, découpait en petits morceaux la prétendue « politique culturelle de la France ». Et dénonçait au final une politique de subvention se substituant à une politique d’éducation. « Au lieu d’aider la création », disait-il en substance, « nous devrions favoriser l’accès à la culture : rendre les musées gratuits et accueillants, par exemple ». On le voit, on en est loin.

Je laisse la conclusion à l’exposition elle-même, qui, sans le savoir, s’auto-parodie dans la salle « Babylone et le théâtre », qualifiant ainsi le XVIII° siecle de Voltaire et de son Sémiramis :

« [A cette époque] une certaine touche d’érudition flattait un public bourgeois ».

On ne saurait mieux dire.