mardi 24 mars 2009


Qu’est-ce qui fait courir un CineFaster ?
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Eh oui, question toute bête, pourquoi aller au cinéma ? Pourquoi sortir dans le froid, perdre sa soirée, se réfugier dans le silence, pour subir – parfois – le manque de talent, de courage, de créativité de nos amis d’Hollywood !?

L’objet de cette chronique n’est pas tant de lister les bonnes raisons d’aller au cinéma (« Mourir, rêver, revenir… », disait David Lynch), mais plutôt ce qui nous meut : le déclic qui fait lever de son canapé coûteux, (d’où nous regardions d’un œil torve, mais pourtant satisfait, l’OM humilier le PSG au Parc).

D’abord, et sûrement prioritairement bien qu’inconsciemment, le snobisme. Voir le film avant les autres, la masse, le type qui ne va que trois fois au cinéma par an ! Avec des conséquences dommageables : qui veut voir Slumdog Milllionnaire, maintenant que tout le monde l’a vu et expliqué que c’était bien !?? Pourquoi aller voir un film et dire que c’est bien si c’est le cas, ou aller s’ennuyer voir un film, quand on sait déjà qu’il est nul ?

Ensuite, la collec’. Les cinéphiles sont les pires maniaco-dépressifs, qui ne collectionnent que du vent : des souvenirs, des répliques, une image, un plan, une musique… « What dreams are made of… », pour reprendre la belle image du Faucon Maltais. Un cinéphile se fait donc un malin plaisir de voir tout ce que sort l’objet de son obsession : de voir tout Kubrick (facile : 12 films, et sans versions « remastered director’s cut » !), à tout Chabrol (beaucoup plus dur : 71 films, et pas que du lourd).

Et on peut varier infiniment sur ce thème : comment rater un Star Trek si on a vu les dix premiers ? Quelle excuse trouver pour n’avoir pas vu L’Ouragan vient de Navarronne, la kitchissime pseudo-suite (avec Harrison Ford !!) des Canons ? Sans parler de Mallrats, le seul Kevin Smith (Méprise Multiple, Clerks, Dogma) inédit en France ? Et comment éviter K-19, The Widowmaker, le dernier film de sous-marin en date ?

Non vraiment, vous n’avez pas d’excuses…

Il y a, enfin, l’amitié. La cinéphilie est une course de relais : même si j’adore aller seul au cinéma, l’effet d’entraînement en solitaire est d’autant plus faible que le coefficient soirée PSG-OM est plus fort. Mais quand on a une (ou plusieurs) âmes soeur(s), c’est moins dur. « Qu’est-ce que on va voir demain ? » « Slumdog ? » « Na. D’jà vu ! » « Et alors ? » « Comment dire ? » « Ouais trop naze, j’m’en doutais, babe ! Bon alors, on va voir quoi ? Destination finale 3 ? »


Votre réponse