jeudi 1 septembre 2005


Panthéon Clandestin
posté par FrameKeeper dans [ Les films ]

Une plage quelque part à Punta Cana. Un restaurant de langoustes grillées. Initiation aux cigares locaux avec, pour se finir, du vieux rhum. Rien de très avouable certes mais rien non plus de réellement désagréable. Alors on se lâche et on parle Cinéma… Inutile aujourd’hui de fouiller les bibliothèques des gens pour les connaître: il est bien plus efficace et rapide de les interroger sur leurs films préférés.
Attention à bien préciser « depuis 1970 » si on souhaite éviter les réponses toute faites genre Intolérance, Jeanne d’arc (non pas celui de Luc) ou l’Aurore.
Attention encore, ça ne marche pas sur les amis déjà acquis et au contraire ce type de discussion peut provoquer des fâcheries graves… Si la critique officielle est aux mains des derniers chryptos-marxistes, mes compagnons de CSP se révèlent souvent doués pour l’inquisition: Comment peux-tu ne pas aimer Ken LOACH? Avec toutes ces conneries américaines que tu t’infuses.. et Klapish, tu ne peux pas ne pas aimer Klapish, il a sauvé le cinéma français… J’ai beaucoup de tendresse pour Dépléchin, qui est moins grand public, mais Klapish tout de même…
Heureusement, Punta Cana est loin de la place de l’Odéon et puis 10 ans séparent les fumeurs de cigares: quasiment deux générations de lycéens… Allez comprendre… les échanges sont rapidement fructueux…

« – Soyons clair : Predator est un pur chef d’œuvre
– Je dirais même plus, Predator est le paradigme du chef d’œuvre moderne avec sans aucun doute et même s’il se situe de l’autre côté de la Force « Un jour sans fin » …
« Piège de cristal » a marqué un tournant dans l’histoire du cinéma et du scénario mais comporte trop de failles pour être qualifié de chef-d’oeuvre
– Je souscris : finalement « Piège en haute mer » est bien plus réussi. On est souvent injuste avec Segal..
– Comme avec Jacky Chan d’ailleurs.
– Total respect pour Jacky Chan…

Et pour Nikita, Point Break, Matrix, L’effet papillon, Heat, The faculty, Hidden, Au revoir à jamais, L.A. Confidential (le plus incroyable travail de scénariste jamais réalisé), Pitch black, Et au milieu coule une rivière (c’est toujours bien ce que fait REDFORD, d’ailleurs même Les Experts c’était pas mal), Abîmes (non pas Abyss, Abîmes le film de sous-marin), Freddy (presque tous, désolé Wes), Scream, Society, Fin d’automne, Blade Runner (Producer’s cut), Alien, Reservoir Dog, Volte-Face, Miller’s Crossing, Remember the Titans, le Fugitif, Fargo, Princesse Mononoké, J’irais au Paradis puisque l’Enfer est ici, Vidéodrome, Galaxy Quest, Le Baiser mortel du Dragon, Le Voyage de Chiiro… Et puis, tout Fincher bien sur: Se7en, The Game, Fight club et même Panic Room pour qui accepte l’idée du double fond…. la liste reste ouverte mais ne pas oublier de se munir de son ticket d’entrée au guichet CINEFAST..

Les points de divergences sont minimes (Usual suspect, le Seigneur des Anneaux), et pourtant, malgré son évidence, à une ou deux exceptions près, ce Panthéon n’a pas d’existence légale : ces films sont tricards, transparents, tout juste bon à une critique coup de trique de 4 lignes en bas de page… « Ouste, du balai, repassez vite fait l’Atlantique à la nage en sens inverse et bonne chance aux requins.. Chassons de bon cœur les marchands du Temple. »

Eternelle rupture épistémologique entre une critique d’avant-garde, ivre de festivals de courts-métrages et d’avant-premières happening, délicatement nourrie au cinéma iranien ou bosniaque, et la grande masse des spectateurs, abrutie par des années de Navarro et gavée aux ciné-quick de Stallone et autres Swarzsenhéger ?

Pas si simple ! si parmi ces films, la plupart sont des succès publics, un bon nombre a dû attendre la sortie DVD ou télé avant d’être reconnus cultes. Certains attendent toujours … D’autres, en revanche, et pourtant du même père ou de la même mère, sont également des succès mais ne figurent pas volontairement dans cette liste.

Alors ? Alors, votre mission, si vous l’acceptez, sera d’obtenir, et par requête motivée, la Green Card à tous ces films, collectivement et sans possibilité de discussion au cas par cas, afin que nos enfants puissent un jour avouer les avoir fréquentés sans avoir à rougir de leurs parents.

Vous avez carte blanche pour parvenir à vos fins mais comme toujours, si vous-mêmes ou l’un de vos agents étaient capturés ou tués (c’est possible) au cours d’un débat public, le département d’état nierait avoir eu connaissance de vos agissements ….

Never Give up, Never Surrender. Saint Rio Bravo, priez pour nous…


Un commentaire à “Panthéon Clandestin”

  1. Pr Ludovico écrit :

    excellente initiative qui aura le mérite de clarifier les choses… je m’y mets !

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