dimanche 29 juin 2014


Halt and Catch Fire
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

C’est la dernière saison de Mad Men sur AMC, et c’est comme si la chaîne qui nous a donné Breaking Bad et Walking Dead cherchait un remplaçant à son period show le plus emblématique. On imagine le pitch envoyé aux boîtes de prod’ : « On voudrait une série d’époque, mais pas trop chère à faire… Ça nous a bien servi avec Mad Men, et ses sixties classy, ses mecs tirés à quatre épingles et les filles en tailleur moulant ; mais on n’a qu’à prendre le contre-pied, puiser dans une période ringarde…Tiens t’as qu’à prendre les années quatre-vingt, lunettes carrées et robe en soie, avec permanentes improbables pour les femmes, et costard moule-bite pour les hommes. Et remettez moi ça dans un bureau, ça coûte pas cher… »

Quelques semaines plus tard, deux inconnus au bataillon (Christopher Cantwell et Christopher C. Rogers) reviennent avec Halt and Catch Fire, rien de moins que l’histoire du PC. Pas le parti communiste, non, le Personal Computer, à l’époque où les computers n’avaient rien de personal. On l’a oublié mais au début des années 80, personne ne croyait, à part Steve Jobs, que chacun aurait un jour un PC chez lui*. Et IBM, qui en avait fabriqué quelques-uns, considérait qu’il avait le brevet, et donc qu’il était le seul à pouvoir en fabriquer… Et à en vendre.

C’est dans ce contexte qu’évoluent nos trois personnages, à vrai dire, le véritable intérêt de Halt and Catch Fire.

Gordon Clark (Scoot McNairy, déjà vu dans Monsters, Cogan, Argo, 12 Years a Slave…) est un informaticien de génie, qui a malheureusement ruiné sa petite famille dans son propre projet de PC. Il travaille chez Cardiff Electronics à rembourser ses dettes.

Joe MacMillan est un beau ténébreux (Lee Pace, le Thranduil du Hobbit 2), chef de produit aux dents longues, Patrick Bateman texan aux origines incertaines, façon Profit, et ancien d’IBM. Quant à Cameron Howe (Mackenzie Davis), c’est une jeune programmeuse. Mi-punkette, mi-clocharde, c’est peut-être le personnage le moins crédible de la série ; la comédienne étant trop jolie pour être crédible. Pourtant c’est ce trio qui nous accroche et qui nous amène à suivre ces aventures peu glamour : programmer du code, éviter les foudres d’IBM, lutter contre l’inertie de la boite dont ils sont en train de changer de business model.

Ce sont eux qui nous attachent à la série et nous voulons les voir réussir. Tout comme nous suivons avec gourmandise ces intrigues secondaires qui veulent faire trébucher nos héros…

A suivre, donc.

* « Il n’y a aucune raison pour qu’un individu quelconque possède un ordinateur chez lui »
Keneth Olsen président Fondateur de Digital Equipment, 1977. Une boite qui coula pour ne pas y avoir cru…


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