« Monsieur le premier ministre, vous ne ferez pas aujourd’hui de votre défaite une victoire, de l’absurde un haut fait, du vide politique l’étoffe d’un destin. Non, ce vote auquel vous vous soumettez n’est pas un acte de courage, c’est une dérobade.
Face à l’adversité, vous vous résignez. Face à la difficulté, vous reculez. Face à la responsabilité, aujourd’hui, vous vous effacez.
Dans le grand silence de l’été, nous pensions que vous prépariez le budget. En réalité, vous prépariez votre sortie. Derrière votre geste politique – solitaire et désinvolte – votre faux sacrifice en dissimule un vrai : celui des millions de Français, de l’Hexagone et des outre-mer. (…)
C’est sur leurs dos courbés que vous voudriez écrire votre légende d’un futur roi qui aurait raison contre tous, et pour qui la fin personnelle justifie les moyens, publics et politiques. Et cela, monsieur le premier ministre, ce n’est pas qu’une erreur funeste. C’est une faute morale. »
Parfois, la politique, c’est beau comme la littérature.
Boris Vallaud le 8 septembre à l’Assemblée Nationale, en réponse au discours de François Bayrou
