mercredi 20 juillet 2022


Romy Schneider
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -Les gens ]

Pour les gens de ma génération, Romy Schneider n’est pas un fantasme. Elle était trop belle et nous étions trop jeunes ; cela viendrait plus tard : Isabelle Adjani, Kathleen Turner, Debra Winger,…

Mais pour les préadolescents des années 70, Romy était une très belle tante, qui venait diner le dimanche midi (chez Drucker) ou le soir (un film de Sautet)…  Une quadra sérieuse, séduisante, et souriante ; une gentille allemande, nous qui étions encore élevés dans les souvenirs de l’Occupation. Un élément de réconciliation franco-allemande, comme Curd Jürgens, Gert Fröbe, Hardy Krüger, mais en plus sexy…

En découvrant ses films, via les Sissi sous injonction maternelle, nous en apprenions plus sur notre mère (et son goût douteux pour les fastes d’antan et les pauvres princesses) que sur Romy Schneider elle-même. Il fallut La Piscine, et son fameux « si je t’attrape, je t’encule… » pour découvrir Schneider la sexuelle. Mais paradoxalement, le plus grand choc fut Ludwig, où Sissi impératrice reprenait du service version réaliste, c’est à dire Elisabeth d’Autriche. Le film de Visconti opéra comme un ouvre-boîte du mystère Schneider.

Avec Ludwig, Romy Schneider règle en effet ses comptes avec Sissi, ce qu’expliqua brillamment une exposition à Boulogne-Billancourt : la jeune Rosemarie Magdalena Albach, forcée de jouer dans l’Usine à Rêves par sa mère et son beau-père, et qui finit par fuir et trouver des nouveaux amours : Delon, puis la France. Qui le lui rend bien : Plein Soleil, Les Choses de la Vie, La Piscine, Max et les Ferrailleurs, Le Train, Le Vieux Fusil, César et Rosalie, Le Train, Garde à Vue, La Passante du Sans-Souci …

Romy Schneider finira par divorcer d’avec l’Allemagne (en signant une pétition pro-avortement), et se fera même enterrer avec une étoile de David, elle qui n’était pas juive…

Pour en savoir plus, l’excellente collection de monographies Capricci vient de compléter sa collection avec le portrait de l’allemande préférée des français :
ROMY SCHNEIDER
Les actrices se brisent si facilement
Faustine Saint-Geniès