mercredi 25 mai 2022


Frère et Sœur
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Une fratrie qui se déteste. Des parents malades, aux noms antiques. Un adolescent perdu au milieu des conflits familiaux. Roubaix, Lille, son hôpital. James Joyce et le théâtre. Une lettre à sa sœur, face caméra. Oui, on est bien chez Arnaud Desplechin dans Frère et Sœur. Dans son univers, ses obsessions. Mais c’est tout le problème du quatorzième film du roubaisien : l’impression pénible de ne rien voir de neuf, mais au contraire de revoir Un Conte de Noël, avec une autre intrigue et d’autres acteurs, mais avec les mêmes colifichets.

Il y a aussi des problèmes de casting. On adore Melvil Poupaud, chez Desplechin ou ailleurs. Mais pour ce frère maniaque et dépressif, on pense tout le temps à Mathieu Amalric. Pas de chance : il a déjà ce tenu ce rôle dans le Conte. Tout comme Anne Consigny, qui donnait une sœur belle, sèche, dictatoriale, que Marion Cotillard n’atteindra jamais. Cotillard alterne, comme d’habitude, entre le sublime (la scène de la pharmacie) et le ridicule. Quant à Golshifteh Farahani (qu’on adore depuis À propos d’Elly), elle est ici inutile.

Quand ça marche, ce genre de film, on parle de thèmes, de figures de style, d’œuvre. Mais quand ça ne marche pas, ce sont juste des trucs qui tournent à vide.

La woodyallenisation guette. Attention.