samedi 25 décembre 2021


Les Amants Sacrifiés
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Mystère du cinéma, mystère de la critique.  

Comment un cinéaste réputé (Kiyoshi Kurosawa), et un coscénariste, dont nous avions adoré Drive My Car (Ryūsuke Hamaguchi), ont-ils pu pondre une telle bouse ?

Le Masque et la Plume – pour une fois unie – dit le plus grand bien des ces Amants Sacrifiés. Libé, souvent acerbe, n’a pas l’air d’avoir trop aimé, mais cache les énormes défauts du film par des allusions en demi-teinte.

Mystère, mystère…

Le pitch de ces Amants Sacrifiés ? Un couple de Japonais riches et cosmopolites, occidentalisés et modernes, voient le Japon sombrer dans le fascisme à l’aube de la seconde guerre mondiale. Témoin des exactions de l’armée nipponne en Mandchourie, le mari décide de prévenir la communauté internationale. Sa femme, qui lui est très fidèle, est tout simplement terrorisée à cette idée… Que va-t-elle faire ? C’est l’enjeu de ce film, avec des rebondissements assez malins, que ne renierait pas Alfred Hitchcock. Mais c’est justement tout le problème ! Le film semble tourné en 1940, avec Cary Grant et Joan Fontaine.  Mêmes dialogues, même jeu d’acteur empesé et théâtral. La reconstitution ultra proprette et pasteurisée du Japon, est essentiellement filmée en studio. Et les situations n’ont aucun sens. Un exemple parmi d’autres : un proche du couple est sauvagement torturé, mais dans la scène suivante, nos héros continuent tranquillement leurs préparatifs en rigolant.

Devant ce naufrage, la critique semble aveugle, invoquant la grande qualité technique*, l’espionnage comme métaphore de la crise du couple, Patrick Modiano et Alfred Hitchcock…

Mais c’est chercher bien loin. Le film est tout simplement ridicule.

*La belle affaire : du numérique 8K refloutée en post production pour faire vrai…




samedi 25 décembre 2021


On n’arrête pas l’Eco(nneries)
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens -Pour en finir avec ... -Séries TV ]

« Il va falloir sortir de cette économie de l’attention. Cette addiction, il faut nous dire comment on s’arrête. » C’était sur France Inter ce matin, dans On n’arrête pas l’Eco, l’émission a priori sérieuse d’Alexandra Bensaid.

On avait pris la phrase en cours ; on se disait donc qu’on parlait encore des effets désastreux des réseaux sociaux sur la jeunesse*.

Point du tout. On parlait de séries télévisées. Valérie Martin, qui a écrit un livre sur le sujet**, venait nous expliquer combien les séries étaient formatées par le marketing : on cocha donc toutes les cases habituelles du Bingo Bullshit : Addiction, Neuro Marketing, Showrunners dictatoriaux et scénaristes esclaves***…

On s’apprêtait à pleurer devant le niveau pathétique du débat, imaginant les mêmes, en 1844, vilipender Alexandre Dumas et son Monte Cristo trop addictif.

C’est alors qu’un grand éclat de rire nous sauva. La spécialiste des séries nous offrait une solution pour éviter cette terrible addiction : arrêter la lecture au milieu de l’épisode (sic), pour éviter le terrible Gliffhanger. (Resic)

Après le MEUPORG, le Gliffhanger est le nouveau symbole du niveau journalistique. AEn anglais, et, en l’occurrence, de la Dramaturgie.

Voilà nous rassura immédiatement sur le sérieux de l’émission.

C’était en direct de l’Esprit de Noël, Live sur CineFast.

* Il est d’ailleurs toujours plaisant de voir ces boomers s’inquiéter de ce sujet, eux-mêmes rivés sur leur compte Twitter ou Instagram…

** Valérie Martin Le charme discret des séries

*** Valérie Martin expliqua ainsi que Orange is the New Black était une idée sortie d’un focus group. Elle oublia que c’était avant tout l’adaptation de l’autobiographie de Piper Kerman.