vendredi 3 août 2018


La Servante Ecarlate
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Et si La Servante Ecarlate était tombée dans la malédiction des séries ? C’est-à-dire qu’à la fin de la première saison, une fois qu’on a adapté le livre de Margaret Atwood, on se posait la question de comment continuer ?

Parce que cette première saison, évidemment, c’est un succès. Donc il faut continuer sur les bases de ce succès ; utiliser les recettes de CE succès. A la fin de cette deuxième saison, le show semble tirer sur les ficelles, jusqu’à les allonger le plus possible, au risque de les casser. Quelles ficelles ? Le martyre de l’actrice principale, toujours au bord de l’extase christique, les scènes de torture, qui virent à la complaisance toute américaine pour la pornographie de la violence, et l’esthétique rouge-vert qui tourne au too much (la valise de la Servante est assortie à ce rouge-bordeaux très seyant)…

Par ailleurs, la série est devenu un tel phénomène de société qu’elle se croit dans l’obligation devenir le porte étendard de plusieurs mouvements à la fois : #metoo, GPA, lutte LGBT, excision, etc. Mais une œuvre, si elle est là pour porter un message, une philosophie, ne peut se contenter de simplement le faire : elle doit l’incarner par la fiction. En faisant des femmes les seules héroïnes possibles, elle finit par se parodier elle-même.

Tout n’est pas perdu néanmoins ; le chapitre final de la saison 2 promet d’ouvrir une nouvelle ère qui pourrait sortir nos personnages de la torpeur gileadienne. La qualité de la réalisation, le génie des acteurs, en particulier de son duo antagoniste Elisabeth Moss-Yvonne Strahovski fait des merveilles.

A suivre, donc. Attentivement.