dimanche 4 juin 2017


Légion
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Après un départ tonitruant et un pilote qui restera dans les annales, Légion peine à tenir la distance.

Légion fait partie de ces films adolescents qui énervent le professeur. Adolescent, c’est-à-dire des films qui semblent partir de très haut (la Vie, l’Univers, et le Reste), où la technique est très ambitieuse (réalisation ultra léchée, musique haut de gamme), les dialogues pointus (une punchline par personne et par scène) mais qui, en réalité, ne sont que des divertissements futiles et enfantins.

Et qui n’assument pas, donc.

Après un pilote époustouflant, mêlant références pop (Kubrick, Pink Floyd, les Who), mise en scène virtuose et narration ambitieuse (réalité, ou schizophrénie), Légion n’a plus avancé d’un pouce. Elle s’est contentée, façon Matrix, d’empiler les univers comme des poupées russes ; le rêve dans la réalité qui est dans les rêves, sauf que c’est peut-être la réalité. Rapidement, le spectateur ne fait plus d’efforts pour tirer le vrai du faux.

Cette fausse complexité ne permet pas de camoufler longtemps la simplicité du propos ; un gars découvre ses pouvoirs, une fille l’aime, des méchants veulent s’emparer de lui. Utiliser sept heures pour ne dévoiler que ça, c’est trop peu.