vendredi 10 mai 2013


Iron Sky
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Voilà un genre qui intéresse peu le Professore – la série Z – mais qui prolifère aujourd’hui via le direct to video. Un film sort ici du lot, grâce à sa thématique grindhouse, et une bande annonce d’enfer, légèrement survendeuse, qui a incité le Professore à donner immédiatement 4,99€ à myTF1 pour visionner enfin Iron Sky, en HD VOST.

Le pitch est effectivement extraordinaire : la présidente des Etats Unis (on aura reconnu Sarah Palin) envoie un noir sur la Lune pour faciliter sa réélection : « A Black on the Moon : Yes She Can« . Mais notre héros, James Washington (sic) découvre le terrible secret qui se cache derrière la dark side of the moon : pas Syd Barrett (qu’on entend sur l’album du même nom), pas un engin extraterrestre (Transformers), pas une mission spatiale restée secrète (Apollo 18), non, non, une base nazie, bien sûr ! Réfugiés depuis 1945, les astronautes d’Hitler exploitent une mine d’Helium3, le carburant ultime, dans le but de lancer leur vaisseau ultime, le Götterdämmerung, pour reconquérir la terre et y apporter enfin paix, prospérité et Lebensraum. Difficile, on en conviendra, de résister à un tel pitch, même si à l’évidence, Iron Sky est sous-casté, sous-filmé, sous-scénarisé : une vrai série Z donc.

Mais quand même. On se régale des situations gagesques, des parodies qui traversent chaque scène d’Iron Sky. Tout y passe : de la conseillère media de la Présidente qui singe Hitler dans la cultissime scène de la Chute « Que toutes les personnes qui ne dirigent pas un département quittent la pièce !! « , à la jeune nazie qui ignore tout du vrai Hitler (elle n’a vu que la version courte du Dictateur), de Star Wars à Star Trek, d’Apollo 13 à Armageddon, mais aussi Einstein, Dr Folamour, Wagner (la BO concoctée par Laibach sample allègrement Siegfried)… Sans oublier tous les clichés de la Blaxploitation, avec son héros black aidée d’une sidekick en porte jarretelles, jeune et blonde, nazie mais sympa quand même…

On passe un excellent moment, le popcorn dans une main, et le coca dans l’autre…




mercredi 1 mai 2013


Borgia, une saison au vitriol
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Ça y est, c’est sûr ! On l’avait déjà pressenti, mais le mauvais ragu borgia alla fontana, n’est ni plus ni moins que le vieux bouillon de légumes Oz, sorti du congélateur Levinson/Fontana, réchauffé au micro-ondes Canal+, et légèrement pimenté de gonzesses (un truc qui manquait gravement à l’homoérotique Oz)

On s’en doutait, mais on en a eu la preuve formelle dans les récents épisodes … de l’addiction du Pape. Car Alexandre Borgia, vicaire du Christ, est devenu un junkie du vitriol, et en boit plus que de raison. Loin de moi l’idée de repousser cette intéressante hypothèse, mais c’est le traitement qui a révèle la fainéantise crasse de Monsieur Fontana (et le manque de pouvoir sur lui de Canal+, son bailleur de fonds).

Car l’addiction est traitée à la Oz, très trash (vomissures, et autres plans scatologiques), très violent, bref, le parfait attirail pour choquer le bourgeois et creuser la veine du catholic bashing. Ce qui fonctionne parfaitement dans l’univers confiné et contemporain d’Emerald City, la « prison modèle » de l’Oswald Correctional Center, mais qui n’a aucun sens dans le Vatican de la Renaissance.

Dès lors, les autres signaux de la Grande Photocopieuse sont partout : gros plans en grand angle, steadicam défoncée à la cocaïne, personnages gesticulant dans tous les sens et assenant les rebondissements au spectateur. Tout ça marche parfaitement dans Oz, et pas du tout ici. Car l’on voit bien que le propos est bien plus haut. Fontana, malgré la provoc, a lu Machiavel, il a des choses à dire, et il utilise un personnage pour le faire passer : Cesare. Les Borgia, c’est tout simplement Le Prince pour les Nuls : comment conquérir le pouvoir, le maintenir, unifier l’Italie, créer les fondations d’une nouvelle famille royale : les Borgia…

Et si les mêmes enjeux de pouvoir sont au cœur des factions de Oz, c’est au service d’un objectif beaucoup plus simple : la survie. C’est à coup sûr ce qui a intéressé Tom Fontana, mais ça ne suffit pas …