lundi 24 septembre 2012


Rock au cinéma
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

En zappant, je tombe sur Ray, le biopic doré et clinquant de Taylor Hackford sur Ray Charles : tout ce que je déteste. Mais surtout, sur LA scène type du biopic rock : Le-Moment-Où-La-Star-Elle-Compose-La-Chanson-Qui-Va-La-Rendre-Célèbre. Un moment de bravoure comme il y en toujours deux ou trois dans tout biopic qui ne se respecte pas.

Je vous la fais courte. Ray joue dans une boîte avec ses girls, le patron (pas-sympa-évidemmment) lui demande de rajouter un set, mais Ray Charles n’a plus de chanson. Alors Ray dit à son groupe la Phrase magique: « J’improvise, suivez moi ! »

Toute personne qui a saigné des doigts sur des guitares, ou répété jusqu’à pas d’heure dans des studios crasseux, sait que ce genre d’improvisation n’existe pas. On peut bœufer sur une trame de blues connue, mais pas aligner intro/couplet/refrain, avec les choeurs, et le petit solo qui va bien, et atteindre la perfection en 2’40 » comme dans le film…

Bizarrement, c’est un cliché du film rock. Quasiment aucun film n’y échappe. Ni Ray, ni I Walk The Line (c’est tout le film), ni Great Balls of Fire, ni The Doors. Personne ne veut filmer la difficulté de mettre en place une chanson. Pourtant Hollywood filme très bien ses propres difficultés (Sunset Boulevard, Mulholland Drive, Tournage dans un jardin Anglais)

Mais la musique non, ça doit couler de source… chacun se sent obligé d’aligner sa scène Retour Vers le Futur (mais là, c’est drôle !) Seul Control montre un peu les difficultés, la rudesse du jeu live, quand la musique est sale, mais bonne…

Dommage.