jeudi 29 juillet 2010


Les Beaux Gosses
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Les Jeunes. A-t-on jamais vu minorité plus maltraitée au cinéma ? Entre la vision idyllique, Spielbergienne, de l’enfant-roi, et la caricature façon American Pie, il y a pourtant de la marge. On compte sur les doigts d’une main les bons films sur l’adolescence. Quelques Truffaut, les films de Larry Clark ou Gus Van Sant (et encore, pas tous), les John Hughes…

Et aujourd’hui, Les Beaux Gosses ! Riad Sattouf réussit à maintenir l’équilibre, probablement parce qu’il est suffisamment empathique, suffisamment proche de ses personnages, pour ne pas être dans l’approbation totale. Ses ados sont montrés tel quels : boutonneux, racistes, violents, bêtes et moches… Mais on les aime quand même !! Parce qu’on les voit, à la fois avec le regard des adolescents que nous fûmes, et celui des parents d’ados que nous sommes devenus.

Ses héros sont réalistes (fringues, musique, tics de langage), donc ils sont émouvants, face à l’immuabilité de l’expérience humaine : le premier amour, l’expérience de la sexualité, la séparation nécessaire avec les parents…

Derrière la comédie, derrière un apparent amateurisme, Riad Sattouf dit des choses profondes et vraies.




jeudi 29 juillet 2010


Paradoxal progrès
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Certes, nous avons la full HD, un écran plat king size, un magnétoscope numérique, un disque dur 80Go, la VOD, la catch TV, Canal+ Décalé.

Mais aussi, derrière tout ca, l’idée tenace que la qualité télé est moins bonne qu’avant.

Je sais. C’est péché que de dire ça, d’aller ainsi à contre courant du discours dominant, des pub Free, Canal+ ou Sony : « qualité exceptionnelle », « réception full HD », « millions de couleurs… »

Mais la réalité, selon moi, est toute autre…

La qualité de réception télé est de mauvaise qualité, et pas du tout homogène sur le territoire ; et ce n’est plus, comme au temps du hertzien, un combat entre grandes métropoles et bled du fin fond du calvados. Aujourd’hui, les parisiens peuvent par exemple profiter d’une HD correcte via l’ADSL, tandis qu’à Vincennes ou à Suresnes, le débit est trop faible pour espérer regarder un programme correctement. Et même avec un debit correct, cette réception reste aléatoire : son haché, pixels, image figée. Ce n’est pas spécifique à l’ADSL. La TNT, le satellite génère les mêmes soucis. Les perfectionnistes d’antan ne pourraient pas enregistrer un film aujourd’hui pour le conserver précisément dans sa vidéothèque*.

Mais surtout, il y a mensonge sur la marchandise : peu de programmes sont réellement en HD : à part TF1, France 2, M6, Direct 8, BFM TV, NRJ 12, les autres chaînes diffusent en définition standard. Le pire, c’est probablement Canal+, qui devrait être le navire amiral de la révolution numérique, mais qui fait payer 10€ la possibilité de regarder… une seule de ses chaînes en HD !

Et, à l’intérieur même des programmes, tout n’est pas en HD : dans le journal de 20h, par exemple, seule Pujadas est en HD, les reportages étant le plus souvent filmé en résolution standard.

Les raisons sont compréhensibles : les coûts de tournage sont plus importants, les matériels coûtent chers, il faut renumeriser les films, et la HD pose beaucoup de problèmes techniques (essayez par exemple de garder un bon maquillage en HD, alors que le moindre défaut se voit !)

Matière à réflexion, peut-être, quand tout le monde vous exhorte à acheter une télé 3D…

*Mais est-ce le problème ? Les clients sont les premiers inconséquents : aujourd’hui, on se vante d’avoir Shrek4 avant sa sortie en salles, peut importe la qualité de cette copie, même si l’on a acheté un Mac grand écran pour la « perfection » dudit écran.




jeudi 29 juillet 2010


La dernière séance
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

L’été, c’est aussi l’occasion de fréquenter les petites salles, un sport que je ne pratique plus depuis l’apparition des multiplexes, garantie d’une projection de qualité et de fauteuils confortables.

Mais voilà, c’est l’été, séance de rattrapage tous les soirs, dans les salles qui projettent encore le film qu’on avait raté trois mois plus tôt : Tournée au MK2 Bastille (la salle où l’on entend le métro, les gens qui passent dans la rue, ou les deux, n’est-ce pas, James ?), Dans ses Yeux au Gaumont Alesia (salle minuscule, écran à l’échelle), et ce soir, Millenium 2 au Saint Lambert Nouvelle Version (rue Peclet, et pas à Balard, pour les nostalgiques). L’ambiance est donnée dès l’entrée : les sièges sont à vendre ! (En fait, ils sont déjà vendus, 15€ pièce).

Pas d’inquiétude, le Saint Lambert est en rénovation, il rouvrira à la rentrée. Il n’empêche que dans la salle, couleur rouge vif, stuc fifties, on croirait entendre Eddy Mitchell.

Je vous laisse, car les lumières viennent de s’éteindre, et le film va commencer…