lundi 22 juin 2015


CineFast, on s’était dit rendez-vous dans 10 ans
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

CineFast est né le 22 juin 2005, avec une critique séminale du Snake sur L’Antidote, sobrement baptisé « Pourquoi ?« , en tentant de lancer une mode qui n’allait jamais prendre dans l’univers janséniste de CineFast : la « Chronique avec Photo »… il faut comprendre qu’il s’agissait avant tout d’une démo de la Direction Informatique de CineFast, un proof of concept qui permettait de valider l’EB formulée par le métier. Toutes les fonctionnalités de CineFast étaient pourtant déjà là : titre de la chronique, article, fonction gras et italique, et classement par rubrique. La charte graphique, d’une grande sobriété, allait faire date : beige dégradé, texte noir en Arial Black.

Depuis, pourtant, que de chemin parcouru ! Depuis cette nuit sans lune à Colombes, consacrée à David Fincher et qui devait donner naissance aux prémisses théoriques du Cinéma Chrétien, et au concept de GCA, encore à naître.

Pour une commémoration, il est d’usage d’aligner des statistiques, mais le Professore peut juste vous dire qu’il y a 1218 critiques dans la base et quelques milliers de lecteurs partout dans le monde. Il est plus intéressant de se pencher sur le fond, c’est à dire Topten de ces dix dernières années ; le meilleur – et le pire – du cinéma selon le Professore Ludovico depuis 2005. Ça donne ça :

Meilleurs films de la décennie :
2005 – Closer
2006 – Syriana
2007 – Control
2008 – Un Conte de Noël
2009 – Un prophète
2010 – The social network
2011 – Une Séparation
2012 – Les Enfants de Belle Ville
2013 – Ma meilleure amie, sa sœur et moi
2014 – Mommy

Pires films des dix dernières années :
2005 – Bataille dans le ciel
2006 – ex aequo : Arthur et Les Minimoys et Le Dahlia Noir
2007 – Lady Chatterley
2008 – Phénomènes
2009 – Good Morning England
2010 – Skyline
2011 – Les Tuche
2012 – Prometheus
2013 – Man of Steel
2014 – Le Hobbit – La Bataille des 5 Armées

Qu’en conclure ? La disparition progressive – et programmée – du cinéma qui faisait CineFast : la mort de Don Simpson, Jerry Bruckheimer chez Disney, mais surtout le 11 septembre 2001 ont précipité l’effondrement de la GCA, du TopTen vers le BottomFive : Skyline ou Phénomènes, Man of Steel ou Le Hobbit. La constante détestation de Ridley Scott (ou l’amour contrarié, selon la façon dont on voit les choses), s’est poursuivi année après année, du premier article au désastre Prometheus. Réciproquement, la présence de plus en plus évidente d’un cinéma d’auteur : cinéma indépendant US (Closer, Ma meilleure amie, sa sœur et moi) mais aussi cinéma « français » (Le conte de Noël, Un Prophète, Mommy) et horreur, malheur, de deux films iraniens : les Etats-Unis d’Amérique ont tout simplement perdu la guerre.

Ou plutôt, ils ont gagné l’autre guerre, celle de la télévision. Je vous laisse, True Detective m’attend.

En attendant :

On s’était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes


2 commentaires à “CineFast, on s’était dit rendez-vous dans 10 ans”

  1. Karl Ferenc Scorpios écrit :

    Louange à toi Dieu créateur de l’Eglise Cinefastienne car malgré des goûts parfois douteux (1), une hygiène de vie discutable (2) et une tendance à négliger ta cuirasse capillaire, tu nous fais rentrer régulièrement dans un monde qui, comme dirait l’autre, « n’est pas vraiment du noble côté de la Bonne Société » mais clairement forme le canon du Gai Savoir des Honnêtes Hommes de ce siècle.
    Grâce à toi des hordes de fans déchaînés ont pu découvrir des merveilles qui seraient passées tranquillement sous les radars sans ta clairvoyance majestueuse : The Wire, Anonymous,, District 9, Agora, le Royaume Enchanté, Starbuck.
    Des aveugles et des sourds ont pu comprendre de biens grands mystères en s’empreignant de tes chroniques définitives sur Dune, Blade Runner, Apocalypto, Zero Dark Thirty.
    Ton désintérêt évident pour l’argent et le pouvoir (3) t’ont poussé à faire le don de Toi à une communauté nombreuse qui attend toujours fiévreusement tes pensées :
    « Maître, faut-il ou pas visiter le musée Giger ? «
    « Seigneur dois-je lire l’œuvre de Lovecraft ? »
    Pétri d’humilité et avec un sacré sens de l’humour tu sais toujours remettre à sa place le profane qui t’interpelle : « Lumière éternelle peut-on aimer Conan le Barbare et être de gauche? ».
    Pour te citer « Le Professor a toujours quelque chose à dire ».
    Tout à ton ouvrage, chassant de ta Maison les fats et les sans-gênes, tu affrontes les puissants en pointant sans concession le talent surestimé de Terence Malik ou les erreurs du Canard Enchaîné dans les analyses des sagas de Monsieur Rambo et du Professeur Jones.
    C’est avec justice et tempérance que tu montres le chemin d’une école nouvelle de la cinéphilie qui, provocatrice à l’extrême, ose les débats les plus virulents :
    • Comment fait pour à la fois faire Alien, les Duellistes, Blade Runner et Robin des Bois, Kingdom of Heaven, les Associés ?
    • Pourquoi quand « t’as fait » Un Monde Parfait, Danse avec les Loups, Sens Unique, JFK tu te retrouves dans Tin Cup, une Bouteille à la mer et pour l’amour du jeu ?
    Cherchant toujours dans le Foi et l’Amour des Grands Anciens la force de remuer ton chaudron tu sais tel un vate dire le futur : c’est qui qui a parlé du Trône de Fer avant que cela passe sur HBO ?
    Je te revois encore chassant guilleret la Truite des Sables et criant de profundis : le Juge Fayard dit le Shérif c’est pas GENTILLET, Walking Dead c’est GENTILLET !
    Tel le Colonel Kurtz tu chuchotes usés par les fatigues engendrées par ton Ministère un définitif « les Parrains restent des chefs d’œuvres minéraux, des blocs, mais aussi des bornes de l’histoire du cinéma » (4).
    Oh Grand Shaman m’exprimant au nom des millions de tes fidèles (5) merci pour ta quête sur le sens de la Vie et le « qu’est –ce qu’on pourrait mater ce soir ? ».
    C’est avec retard mais du fond du cœur que je te souhaite un Bon Anniversaire Professor !

    (1) Cette appétence pour le porn soft, Star Trek, votre détestation de James Bond, l’incompréhension du Western, Joy Division , les citations de Patrick Bruel.
    (2) 4 chroniques datées du 29 février 2009 alors que 4 chroniques uniquement pour le mois de mars 2007 et 4 également uniquement en mars 2015 alors que 6 chroniques datées du 24 aout etc. Je m’arrête là mais la démonstration je crois est on ne peut plus clair. Que faites vous dans la vie Professor ?
    (3) A priori largement compensé pour un goût immodéré pour la nourriture et les boissons pour enfants de moins de 10 ans : bonbons haribo, toutes la collec des gâteaux Danone, Fanta, verre de lait.
    (4) 7 avril 2011.
    (5) Je ne décompte que les adhérents de Notre Planète avec les autres des autres mondes cela fait évidemment beaucoup plus. Je dis ça avant que tu me mettes dans le groin que je mégote un peu sur les chiffres.

  2. Professor Ludovico écrit :

    A la demande du Professore Ludovico , CineFast publie ce droit de réponse :

    « Sous des dehors faussement laudatifs, je suis grossièrement attaqué dans ce commentaire signé de M. Karl Ferenc Scorpios. Malgré mes demandes répétées, CineFast a refusé de modérer ce commentaire et d’accéder à ma demande, c’est à dire sa suppression. J’ai donc obtenu, par un référé du Tribunal de Grande Instance de Los Angeles, la parution du droit de réponse suivant :

    • « l’incompréhension du Western » ; je ne vois d’où provient cette assertion. Ils uffit de lire mes chroniques sur Rio bravo, Pat Garrett and Billy the kid, Meek’s Cutoff, Open Range, Il Etait Une Fois Dans L’ouest, la Flèche Brisée, La Captive aux Yeux Clairs… Encore un lecteur inattentif de CineFast !
    • « goût immodéré pour la nourriture et les boissons pour enfants de moins de 10 ans : bonbons haribo, toutes la collec des gâteaux Danone, Fanta, verre de lait » ; mensonges et calomnies en tout genre. Je ne mange jamais de Haribo, ne bois jamais de Fanta. Parlez-moi d’Oreo’s, de Reese’s, de cookies et de brownies… et de Dr Pepper ! Vous devez confondre avec quelqu’un d’autre !

    Pour le reste, je biche.

    Professore Ludovico, fait le 30 juillet à 0400, à
    West Hollywood, CA.

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