dimanche 20 septembre 2009


Un Prophète
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Jacques Audiard, c’est le wonderboy du cinéma français. Le roi du home run. Le gars qui n’a jamais échoué. On n’est pas forcé d’aimer tous ses films, mais il est difficile d’en trouver un raté. Regarde les Hommes Tomber, Un Héros Très Discret, Sur mes Lèvres, De battre mon Cœur s’est Arrêté… On attend avec angoisse la chute, inévitable.

Et bien ce ne sera pas avec Un Prophète, d’ores et déjà l’un des meilleurs films de 2009.

La méthode de Jacques Audiard est simple : du travail, du travail, du travail. Audiard ne fait pas beaucoup de films, mais il bosse dessus. Pas d’esbroufe. Pas de scène en trop. Pas de performance d’acteur gratuite. Pas de mise en scène, d’effets spéciaux, de musique pour faire joli non plus : un respect total dus scénario, de l’histoire.

Dans Un Prophète, il y a une scène importante de fusillade ? C’est celle-là, et seulement celle-là, qui sera très bien filmée. Les petits moments seront filmés petitement. Humblement.

Un peu comme Titanic, Un Prophète est un film à paris multiples : un film de prison + un thriller + un film politique. Et comme dans Titanic, tous ces paris sont gagnants. On sent l’enfermement de la prison, et en même temps, on est pris par le thriller. Et sans avoir besoin de sortir la grande bannière « attention film à message », Un Prophète est un grand film politique, sur la prison, la réinsertion, la place des arabes en France, la réinsertion.

C’est le film à ne pas rater de cette rentrée. Mais fallait-il vous le dire ? Car comme me l’a expliqué ma copine Alex, Un Prophète, ça ne meurt pas.


4 commentaires à “Un Prophète”

  1. James Malakansar écrit :

    Bon je vais aller voir. Mais quand même il n’y a que vous professeur pour oser une comparaison même structurelle entre « Un prophète » et « Titanic »…
    Autre chose : Dernière phrase du premier paragraphe : « On attend avec angoisse la chute, inévitable » Voilà le plus pur exemple d’une phrase « Si Néfaste » chute inévitable tous les les réalisateurs chutent-ils forcément (Kubrick ?) On attend… Comme le vautour pour pouvoir dire j’avais raison à coup de petites phrases assassines ?

    Ha ha ha ! 😉

  2. Ludo FULCI écrit :

    Une vraie bonne surprise ! Je ne parle bien évidemment pas du film mais du fait que celui-ci soit adoubé par notre Maestro …

    Sinon, malgré son texte à rallonge, notre Grand Cuisinier oublie de dire plein de trucs essentiels : que le film révèle un acteur et quel acteur, que Niels Arestrup est crédible en mafioso corse (alors que ça présentait tous les risques d’être ridicule), que le film contient de sublimes moments d’esthétisme (les scènes entre l’assassin et la victime), que le décor est 1000 fois plus crédible que tous les Prison Break réunis alors que l’un comme l’autre joue sur le regsitre « glauque » … et sinon je trouve la comparaison avec Titanic un peu hasardeuse : de grands films tous les deux, mais l’un est quand même avant tout un grand spectacle (d’auteur, mais bon si tu retires le bateau qui coule, ça donne Gone With The Wind), Un prophète est plus dans le registre Melvillien … Une comparaison avec « Le Samouraï » eut été plus appropriée …

  3. Pr Ludovico écrit :

    Tout à fait d’accord avec vous deux. J’ai hésité devant la comparaison avec Titatnic, plutôt par peur de la redite, que sur le fond. Ce sont deux grands « films à paris ». Depuis, j’ai réalisé que j’aurais pu mettre Boogie Nights, qui est aussi un « films à paris ».

    Deux bémols, cependant, je n’ai pas été impressionné par Niels Arestrup, et oui, M. Malakansar, tout le monde chute… sauf le Maître !

  4. CineFast » Dheepan écrit :

    […] encore la perfection après Regarde les hommes tomber, Un Héros Très Discret, Sur Mes Lèvres, Un Prophète, De Rouille Et […]

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