mercredi 9 mai 2007


Sunshine
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Il y a une scène géniale dans The Player, de Robert Altman, très éclairante sur les mœurs hollywoodiennes en matière de scénario. Un jeune scénariste de talent obtient -enfin !- un rendez vous avec un ponte du Studio. Celui-ci lui demande de pitcher son film : « Tu as deux minutes ». Le scénariste pitche donc :
– « Vous avez aimé Alien ? Vous avez aimé Pretty Woman ? Imaginez l’histoire de Pretty Woman transportée dans l’univers d’Alien ! »

Au-delà de la blague, beaucoup de films peuvent être résumé à une simple équation. Et ce sont souvent de mauvais films, puisqu’ils ne sont que la somme de deux formules déjà rodées, et pas une nouvelle équation…

Sunshine peut se résumer ainsi :

Alien (8 astronautes, perdus dans l’espace, personne ne les entend crier)
+
2001 (ordinateur qui déraille, réalisme techno)
+
Solaris (version Soderbergh, pour l’esthétisme glacé)
=
Sunshine

Pourtant, Sunshine vaut mieux que ça, même s’il n’est pas exempt de défauts. D’abord c’est un film de SF sérieux. Rare. On y croit de bout en bout, alors que pourtant l’intrigue est un copier/coller de la production US : le soleil est entrain de mourir ; des astronautes doivent déposer une bombe nucléaire sur le soleil pour le faire « repartir ». Malgré cet argument scientifique épais comme une feuille de cigarette, bizarrement, on ne se pose pas la question de tout le film.

Ensuite c’est un film d’action sérieux. Moins rare, mais les rebondissements s’enchaînent avec plaisir, et on finit même par s’inquiéter pour eux.

Enfin, c’est un film européen (anglais pour être précis, dirigé par Danny Boyle), donc on nous épargne les traditionnels bons sentiments de rigueur dans ce genre d’entreprise.

Les acteurs sont bons, vus ailleurs : Michelle Yeoh (Tigre et dragon), Cillian Murphy (Red Eye), Chris Evans (4 fantastiques)

Un défaut néanmoins. Comme tous les réalisateurs de sa génération, Boyle est dépassé par sa tentation clipesque. Au bout d’un moment, ça suffit. Ca finit même par obscurcir l’intrigue. On ne voit plus rien, donc on ne comprend plus rien.

Mais pour le reste, c’est à voir…


2 commentaires à “Sunshine”

  1. James Malakansar écrit :

    Oui tout à fait… je suis d’accord à 100% avec quelques petits pinaillages en prime qui passe au-dessus de la tête des scénaristes.

    1 – La serre qui produit l’oxygène (si importante et qui brûle si bien, pas de bol). Une fois détruite au grand désespoir de Michelle Yeoh, se pose le problème du manque d’air respirable pour les 4 (?) survivants… Les gars c’est pas un peu con de pressuriser avec du bon air respirable les milliers de m3 inutiles de la gigantesque salle de la bombe ? Mais bon c’est quand même plus pratique de s’y balader sans combinaison, et puis après il faudrait pomper l’air et tout ça…

    2 – Quand trois panneaux de protection tombent en panne, ils sont toujours proches les uns des autres et du même coté, et il y a toujours un con qui croyant pouvoir finir avant la limite de temps finit par mourir en sauvant quand même le reste de l’équipage…

    3 – Qu’aucun des membres n’ai vu 2001 avant d’entreprendre le voyage et fasse confiance à un ordinateur qui parle c’est louche (heureusement il ne déjante pas tant que ça…)

    4 – En débarquant dans l’autre vaisseau, c’est plein de poussière… Ça fait pourtant pas si longtemps que ça et si c’est d’origine humaine (vu l’épaisse couche) ils étaient combien pour le premier voyage 1000, 2000, plus ?

    5 – Ils vont rallumer le soleil… Ça serait plus simple d’y aller de nuit, et j’espère qu’ils ont pensé aux allumettes… Ha ha ha…

  2. CineFast » Steve Jobs écrit :

    […] qu’il a fait de beau dans sa vie ? Trainspotting ? Petits Meurtres entre Amis ? Sunshine ? Depuis, il a fait surtout Slumdog Millionaire, un film […]

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