samedi 30 octobre 2021


Stardust
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films -Les gens ]

Bowie aime les biopics. Ou les biopics aiment Bowie. Après Velvet Goldmine, ce sont des inconnus avec peu de sous qui s’y collent. Précédé d’une note catastrophique et d’une réputation ad hoc, Stardust débarque directement sur OCS. Pourtant il est loin d’être nul, le film de Gabriel Range, surtout si on le compare aux autres biopics musicaux (Ray, Bohemian Rhapsody, All Eyez on me)

Stardust remplit toutes les cases de ce que devrait être – et n’est jamais – un biopic. D’abord, il a un point de vue : David Bowie devient David Bowie pour ne pas devenir fou comme son frère, grand schizophrène. Bowie sera un schizophrène de scène, camouflant le vrai David Robert Jones sous des identités changeantes : Ziggy Stardust, Major Tom, Thin White Duke, Alladin Sane. Sûrement pas un scoop pour la Bowiesphère, mais néanmoins un bon point…

En se centrant sur la période pré-Ziggy, et en particulier sur une tournée calamiteuse aux Etats-Unis, Range dresse un portrait assez fin de Bowie (très bon Johnny Flynn) et de sa relation compliquée avec Angie (Jena Malone, qui explose ensuite dans Too Old To Die Young).

Certes, on a droit à la happy end conventionnelle : Bowie sauvé par sa transformation en Ziggy, le personnage-concept qu’il est le seul à défendre. L’éternelle héroïsation « seul contre tous » du biopic, comme si l’art se faisait tout seul.

En réalité, l’histoire de David Bowie commence, et Ziggy est loin d’être une happy end. Mais pour cela, il faudra voir (ou revoir) l’excellent Velvet Goldmine de Todd Haynes, qui reprend la saga Bowiesque là où Stardust se termine, sur un ton beaucoup plus fictionnant et mystique.

Stardust n’a pas cette ambition, ou, en tout cas, son ambition est toute petite. Mais dans cadre, il réussit.

 

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