dimanche 15 février 2009


Ce qui cloche avec les Tudors…
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films -Séries TV ]

Série sympathique au demeurant, pédagogique, sexy, les Tudors avaient quand même un défaut, mais lequel ?

C’est en regardant simultanément l’épisode 13 de Sur Écoute saison 4 et l’épisode 2 des Tudors saison 2 que j’ai compris. Là où la série US est moderne, c’est dans le montage. Surchargée de personnages, The Wire passe de l’un à l’autre sans explication préalable : à vrai dire, nous ne connaissons même plus le nom des personnages. On prend les scènes en cours de route, et on les coupe avant la fin… Selon la loi non écrite qui veut qu’une scène change de polarité entre le début et la fin.*

Les Tudors sont, sur ce point, restés dans le canon de la tradition du film historique. Il y a beaucoup de personnages, mais chaque scène a un début et une fin classique : le domestique vient voir la reine : « Votre Altesse, Sire Thomas More désire vous voir !» « Qu’il entre ! » Il entre. « Bonjour Sir Thomas ! » « Bonjour Votre Altesse ! » La scène peut enfin commencer. Autre vieillerie : les personnages sont debouts, et échangent des informations oralement… dans la plus stricte tradition des Rois Maudits !

Les séries plus modernes ont assez confiance dans le cinéma pour faire passer des idées visuellement : dans Sur Écoute, un simple bruit de pas rappelle que l’équipe est cantonnée dans un local miteux, et que leur condition reste précaire… Dans Burn After Reading, la seule coupe de cheveux de Brad Pitt donne une idée de la superficialité du personnage, dans Alien, les conflits entre les mécanos et le poste de pilotage sont symbolisés par un jet de vapeur qui empêche toute conversation, et au mitan de Barry Lyndon, la fumée d’une pipe jetée au visage de Lady Lyndon inverse le sens du film. Nous étions pro-Barry, nous voici dans le camp des antis.

Des détails, mais qui font la différence entre une mise en scène lourdingue et une mise en scène subtile…

*Par exemple si un personnage entre heureux au début de la scène, il doit en sortir malheureux à la fin de celle-ci, sans quoi la scène n’aura pas fait avancer l’intrigue ni apporté d’information au spectateur…


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