samedi 15 février 2014


Ode to the Kitsch
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

Franchement, ce n’est pas un nom pour débuter dans le cinéma… Surtout quand on débute, en 2012, dans John Carter, au kitsch assumé, ou Battleship, tendance kitsch involontaire. Pourtant sa carrière a commencé bien plus tôt. 6 ans plus tôt exactement, dans l’A La Maison Blanche du foot US, Friday Night Lights.

Mais la carrière de qui ? De Taylor Kitsch, mesdames et messieurs : Monsieur Taylor Kitsch.
Le Taylor Kitsch est fort, le Taylor Kitsch est beau, mais surtout, le Taylor Kitsch est intelligent et sensible. Si Friday Night Lights est inondé de talents (Kyle Chandler (Coach Taylor), Connie Britton (sa femme), Zach Gilford (Matt Saracen), Jesse Plemons (Landry), Adrianne Palicki (Tyra Collette), Brad Leland (Buddy Garrity), Taylor Kitsch apporte, avec Tim Riggins, son personnage de running back white trash, une touche de sensibilité qui fait l’âme de la série.

Le running back, au foot américain, c’est le joueur qui porte le ballon. C’est exactement ce qu’il fait dans FNL. Riggins est en effet personnage emblématique de la série. White trash texan abandonné par ses parents, vivant avec son frère de bière et de chips, le running back des Dillon Panthers est en route pour nulle part. Footballer doué, beau gosse, il tombe toutes les filles mais ne s’en attache aucune, et ses résultats scolaires médiocres ne lui promettent pas d’avenir radieux. Surtout quand on couche avec la copine de son meilleur ami, Jason Street, le quarterback idole de la petite ville de Dillon, cloué sur une chaise roulante…

Tim Riggins n’a pas le profil du héros type. Pourtant, comme dans John Carter, Taylor Kistch propose – à l’aide d’une palette de jeu tout en nuance – un personnage bien plus attachant et subtil que ce premier abord. Serviable, mature, adulte dans un corps d’adolescent, Tim Riggins mérite mieux que son sort. Et si l’american dream n’est sûrement pas pour lui*, il y a une voie pour une vie plus honnête.

Dans John Carter, Taylor Kitsch porte aussi cette mutation, de John Carter from Earth, à John Carter from Mars. Et même dans Battleship, un film rigolo, agréable, mais évidemment pas un chef d’œuvre, Kitsch promène cette loser attitude qui transcende l’aimable GCA en lui apportant (un tout petit peu) de profondeur psychologique. Sans leur acteur principal ces films ne sont pas les mêmes.

Il ne manque donc désormais à Kitsch qu’un ou deux films de référence, comme on parle au tennis de match de référence. Un film qui montrera l’étendue de son talent à un public plus large, plus adulte et révèlera au monde entier sa finesse, et sa sensibilité. Un drame, une love Story, un biopic : peu importe.

Alors, Taylor Kitsch ne sera plus kitsch du tout.


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