jeudi 26 juillet 2012


Les Enfants de Belle Ville
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Il est 21h au MK2 Hautefeuille, quand soudain, les mâchoires d’acier d’Asghar Farhadi se referment sur vous. Vous venez de comprendre ce que vous êtes venu faire aux Enfants de Belle Ville. Car, comme dans A Propos d’Elly ou Une Séparation, Farhadi prend tout son temps.

On ne vous racontera pas ce qui se passe dans Les Enfants de Belle Ville, parce que c’est justement le plaisir Farhadiste et impressionniste de découvrir, par petites touches, la vraie nature des personnages, leur parcours, qui part souvent du noir et blanc (le jeune détenu, la femme mariée, le père chagriné) à gris, c’est à dire des personnages bien plus ambigus.

C’est par cette installation progressive des personnages que l’intrigue – en apparence monolithique – progresse, mais elle va accoucher des dilemmes cornéliens si chers à Asghar Farhadi. Car Les Enfants de Belle Ville est sûrement ce qui se rapproche le plus aujourd’hui de la tragédie classique, dans notre beau modèle cornélio-racinien. Sachez simplement qu’il sera question de pardon : comment le donner, ou comment l’obtenir.

Si cette fois-ci on change de milieu, en quittant la bourgeoisie iranienne pour les Barrios de Téhéran (voie ferrée et voitures en ruine), on ne change pas les obsessions du réalisateur : montrer les ambiguïtés de la vie sociale, de la morale, et de la religion. Et de demontrer qu’à une question, il y a toujours plusieurs réponses.

Même si on sent un Farhadi débutant (éclairage et jeu parfois hésitant des acteurs*), Les Enfants de Belle Ville (2004) est un film indispensable de 2012.

*sauf la lumineuse Taraneh Alidoosti, déjà dans le rôle d’Elly


Un commentaire à “Les Enfants de Belle Ville”

  1. CineFast » Topten 2012 écrit :

    […] Les Enfants de Belle Ville 2 Martha Marcy May Marlene 3 Margin Call 4 Damsels in Distress 5 Looper 6 Cogan Killing them […]

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