300 est un OVNI. Ce qu’on appelle amicalement, à CineFast, mais aussi chez les gens de bon goût, une « Grosse Connerie Américaine ». Amicalement, et même en se pourléchant les babines ; car une GCA, c’est tout de même ce qui fait l’essentiel de nos sorties cinématographiques depuis notre plus tendre enfance. Les Canons de Navaronne, Le Jour le Plus Long, Alien, The Thing, Indiana Jones, Star Wars, tout ça c’est des GCA qui ont été- depuis – élevés au rang de chefs d’œuvre.
Donc, une Grosse Connerie Américaine, c’est en général bon signe. Mais en sortant, on peut trouver que c’est VRAIMENT une grosse connerie américaine, mais avec les majuscules qui ont disparu, et le ton de la voix qui a changé, délestée de 10€.
300 est entre les deux. 300 est vraiment très con, mais très con ! D’un côté les gentils spartiates qui se sacrifient pour faire triompher la paix et la démocratie, de l’autre, des salauds de pacifistes, la plupart lâches et veules, d’autres envieux, et achetés par l’ennemi. L’ennemi, quel ennemi ? Mais les perses voyons ! Qui ne sont pas gâtés : leur chef semble être un gigantesque transsexuel SM, les perses sont fourbes et cruels … arabes, quoi ! En ces temps d’amitié franco-iranienne, ça ne fait pas dans le détail.
Les scènes à Sparte sont d’un ridicule achevé, et la machine à remonter le temps est grippée : 300 ne remonte pas jusqu’en -480, mais plutôt en -47, c’est-à-dire à Maciste contro i cacciatori di teste (1960). Hommes en jupette, femmes nichons à l’air, monstre à deux balles en plastique, le tout tourné en studio, dans l’appartement de la grand-mère de Zack Snyder. Ce qui, paradoxalement, fait son charme, alors que le film a quand même coûté 60M$…
Mais en même temps, les scènes de combat sont superbes, les dialogues plutôt rigolos. J’en suis sorti le sourire aux lèvres, et l’envie, après tant de testostérone, de me voir un petit Téchiné. Pour ces deux dernières choses, un peu honteux sous ma cape, je ne suis pas sûr qu’il me sera beaucoup pardonné…
2 avril 2007 à 9 h 18
Bon, souvent je laisse passer beaucoup de choses, mais là non ! même si je me sens proche de la définition de la “GCA“ je refuse la classification dans ce genre de plus de la moitié des titres cités les précurseurs d’un style ou d’un genre qui entraînent à leur suite bon nombre de vraies “GCA“ ne peuvent décemment pas êtres rabaissés dans cette catégorie. Et certains comme Alien n’ont pas étés élevé au rang des chefs d’œuvre, ils en étaient un d’entrée de jeu (même si leurs scénaristes ne l’imaginaient pas vraiment).
Si le chef des perses ressemble à un gigantesque transsexuel il est aussi plein de piercing (ha ha ha) et pousse des cris “perçants“ (ha ha ha)
Reste que le coté “maciste“ qui te désole est une volonté assez réussie de respecter le graphisme de l’œuvre éponyme de Franck Miller.
2 avril 2007 à 13 h 34
Je ne suis pas sûr que pour la critique de l’époque, Alien était plus qu’un « petit chef d’œuvre du genre ».
Quant au respect de l’oeuvre de Miller, c’est tout à fait clair (je l’ai feuilleté depuis). A ce propos, il est intéressant de noter que côté « réac » date de là, pourtant paru en 1995, avant la deuxième guerre du golfe. Ils emble aussi que la côte de Miller en France soit bâti sur un immense malentendu, à savoir une lecture au second degré d’une œuvre (Dark Night Returns) au second degré alors qu’il n’y en a qu’un, de degré…
3 avril 2007 à 10 h 46
Ah voilà un débat qu’il est intéressant… du rapport à l’art sous l’angle du sujet et du mode de traitement..
– Un film sur un couple qui se déchire ou sur adolescent provincial qui découvre son homosexualité, c’est forcément de l’art.. (sauf si c’est traité à la sauce hollywood avec un twist sur la découverte des grands parents fondateurs d’une association de pionners gays et une grande réconciliation familiale à la fin mais c’est parce que le traitement hollywood nie le tragique de la vie)
En revanche, un film sur un extra terrestre qui vient à ses heures perdues chasser le barbouze dans la jungle amazoniene, c’est forcément une Grosse Connerie Américaine..
Et pourtant Prédator est un chef d’oeuvre et la plupart des films sur les couples qui se déchirent depuis « reflets dans un oeil d’or » sont des merdes..
Malgré tous les efforts de nos libertaires libertins de maître à penser (« centi-maîtres » dirait PIALAT), ils défendent sans le savoir un art « moral » (contre-moral) où l’oeuvre doit être socialement, psychologiquement ou sociologiquement « utiles » et doit s’interdire toute prétendue « gratuité » du récit ou de la création d’univers propres qui en réalité sont les authentiques modes de production des oeuvre d’art..
A partir de là, il est possible de soutenir avec le Professore que tout film de genre est une CGA mais je suis néanmoins plutôt d’accord avec notre unique lecteur déclaré à ce jour pour contester la liste proposée…
« Le jour le plus long » ou « Navaronne » appartiennent au genre « commémoration » respectable par nature, Indiana Jones au genre « aventures » type Tarzan pas nécessairement méprisable car destiné à public encore ado… Alien est un hommage à 2001 en plus ludique .. A mons avis seuls les deux derniers relèvent vraiement de la catégorie CGA ..
dont le prototype pourrait être « Prédator V Alien » justement…
Biz
15 janvier 2008 à 0 h 44
[…] Mon Topten : Control L’incroyable Destin d’Harold Crick Mon Frère Est Fils Unique Kings Of The World Zodiac Transformers Half Nelson 300 Raisons D’état Apocalypto […]
19 mars 2009 à 11 h 15
[…] le jeune Snyder avait aussi montré avec 300 qu’il n’était pas qu’un cliper de plus, et qu’il savait raconter une histoire. […]
3 mai 2010 à 21 h 31
[…] vieux film des années 80, changez deux, trois trucs. Rachetez à bas prix un stock de costumes de 300, Gladiator ou Excalibur. Prenez des acteurs de seconde zone, qui jouent dans les Tudors ou Avatar. […]
30 avril 2015 à 18 h 52
[…] il fallait une comédienne d’exception, que la carrière de Headey ne laissait entrevoir : 300, Dredd, et une flopée de mauvaises séries TV… Elle se révèle ici, dans un rôle subtil, […]
26 juillet 2017 à 12 h 30
[…] plus léger, plus fun, en un mot plus Bruckheimerien, faisait finalement un cinéma plus sérieux ? 300 laisse un souvenir plus clair, L’Armée des Morts est devenu un classique du film de zombies, […]