jeudi 7 avril 2011


Le Parrain, I et II
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

On poursuit l’éducation de la Professorinette, avec le visionnage obligatoire des Parrains, les seuls vrais chefs d’œuvres de Coppola (la Professorinette n’est pas prête pour les hélicos, Wagner et les Rolling Stones, bref pour Apocalypse Now!)

Le Parrain, donc.

La première info, c’est que contrairement à Apocalypse Now, Le Parrain I et II ne sont pas des films parfaits. Certaines scènes sont ridicules (le logeur trouillard dans le segment de Niro du Parrain II), d’autres incompréhensibles (le complot d’Hyman Roth), certains acteurs sont même carrément mauvais (James Caan surjouant Sonny).

Ceci dit, Les Parrains restent des chefs d’œuvres minéraux, des blocs, mais aussi des bornes de l’histoire du cinéma.

Le Parrain, c’est le parangon du succès Nouvel Hollywood : des films intelligents, mais à grand spectacle et ayant rapporté de l’argent. C’est aussi les premiers films de ce calibre avec des italo-americains dans des premiers rôles : une première qu’il a fallu – bizarrement – imposer ! Des films aussi d’une beauté formelle ahurissante, dans la déco, la prise de vue, les jeux d’ombres et de lumières.

Après, on glosera à l’envi sur l’enflure opératique des films, magnifiant ces empereurs du crime, transformés sous la plume Mario Puzo, et sous l’œil de Francis Ford Coppola, en Richard III modernes. Mais c’est oublier que si l’on peut regarder les Parrains avec distance, c’est que depuis, un travail de déconstruction a eu lieu : d’autres italo-américains, Scorcese (Mean Streets, Les Affranchis, Casino) ou David Chase (Les Sopranos) ont défait ce mythe de la Mafia, en montrant l’envers du décor, et en s’attachant à mettre en scène la vilenie des ouvriers du crime, plutôt que d’en glorifier les grands barons.

Dans le Parrain, on s’attarde finalement plus à une version alternative de l’histoire de des Etats Unis, bâtis sur le crime et la corruption (pour reprendre la fameuse chanson de U2, The Hands That Built America, en conclusion de Gangs of New York).
De l’arrivée des immigrants italiens à la Loge PII, en passant par la fondation de Las Vegas, les Parrains I, II et III nous racontent cette autre histoire de l’Amérique. Comme il est dit d’entrée de jeu : « I believe in America »… C’est ce que montre Coppola, et on ne se lasse pas de contempler ce spectacle.


3 commentaires à “Le Parrain, I et II”

  1. Ludo Fulci écrit :

    Et pourquoi pas le 3 ? Il est puni ? Différent et pourtant bien …

  2. Professor Ludovico écrit :

    je m’y étais un peu ennuyé… et je rappelle que je suis en formation…. (et que je n’ai pas le 3 !!!)

  3. CineFast » A Most Violent Year écrit :

    […] de ces merveilleux films sur la mafia dont nous a gratifié le cinéma US depuis les années 70 : Le Parrain, les Affranchis, Scarface, Les Sopranos. Des hommes qui essaient d’échapper à leur destin […]

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