vendredi 1 juillet 2016


Love & Friendship
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Si l’on en croit la pub du film, « Jane Austen n’a jamais été aussi drôle ». La pub cinéma n’a jamais peur, il faut le dire, d’autoproclamer le génie : « le grand retour de Steven Spielberg », « le chef d’œuvre de Christopher Nolan », on en passe et des meilleures… Et on était prêts à la croire, cette pub, après le fabuleux Damsels in Distress

Las ! De Love & Friendship, on se contentera de dire que Whit Stillman a rarement été aussi chiant.

Et ce n’est pas de la faute des acteurs, excellents, à commencer par une Kate Beckinsale extraordinaire en Lady quadra de Jane Austen, loin des nanars Hollywoodiens où elle se cantonnait habituellement (Underworld, Whiteout, le reboot de Total Recall). Ni de la faute du scénario, éblouissant quoiqu’un peu confus et retors. A l’instar de la Beckinsale, dont le personnage, Lady Susan, sème la confusion autour d’elle, et, telle un boa, étreint ses protagonistes de subtils détours ; le seul but étant d’arriver à ses fins, c’est-à-dire épouser un homme riche tout en continuant à coucher avec des hommes beaux.

Quant aux dialogues, censés (sic) évoquer le meilleur de la comédie des années 40, n’est pas Ben Hecht qui veut. Ni Howard Hawks. La mise en scène est plate, interminables champs/contrechamps censés évoquer le ping-pong upperclass des différentes personnages.

Symbole de cet échec cinématographique, une musique omniprésente essaie d’apporter du rythme.

Robert McKee, le grand manitou du scénario, disait qu’il faut toujours partir de ses expériences personnelles pour écrire un personnage, fusse-t-il un extraterrestre.

Whit Stillman devrait retourner à ses bourgeois Ivy League de Metropolitan, Barcelona, des Derniers Jours du disco : c’est ce qu’il connaît de mieux.