mardi 14 septembre 2010


The Pacific 4, 5, 6
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

The Pacific, c’est (enfin) parti. Avec l’assaut de Peleliu, petit atoll volcanique sans eau perdu dans les l’archipel des Palaos, la série-événement (sic) signé Spielberg-Hanks – a enfin tenu ses promesses. De l’info (et pas seulement des taratatatataaaaa interminables), du réalisme (la barbarie côté US, il était temps), mais tout ça reste des coups de baïonnettes dans l’eau, parce qu’à la fin, les américains ont toujours raison. Les marines méchants, les sadiques, les fous, ce ne sont pas les personnages principaux, ce sont des seconds rôles, qui entrent dans The Pacific pour faire leurs saloperies et ressortent, aussitôt leur forfait accompli.

Les héros, eux, font des bêtises (pipi dans la culotte par exemple, (re-sic)) mais bon, on les comprend : la guerre, c’est dur.

Ce qui nous ramène à notre conclusion de la semaine dernière : The Pacific, c’est la seconde guerre mondiale, non pas pour les enfants, comme nous l’avions écrit, mais pour les américains.

Dans l’excellent livre sur la Guerre de 14 « Retrouver la Guerre« , de Stéphane Audoin-Rouzeau et d’Annette Becker, les deux historiens rappellent « qu’il est plus facile d’accepter que son grand-père ait été tué au combat que d’admettre qu’il ait pu tuer lui-même. Dans la conscience mémorielle, mieux vaut être victime qu’agent de souffrance et de mort. Celle-ci, toujours reçue, toujours anonyme, n’est jamais donnée. On en est toujours la victime. »

C’est exactement qui se passe dans The Pacific. Les japs ne sont que des silhouettes nocturnes vociférantes, ou des corps ensanglantés au petit matin. Le GI n’attaque jamais en premier, où alors seulement la mâchoire serrée par l’émotion contenue. Il ne se laisse pas sombrer dans la violence aveugle, hormis quelques brutes sadiques ou pauvres types rendus fous par les japs.

Cher Steven, cher Tom, encore un effort pour regarder les choses en face…




mardi 14 septembre 2010


Fort Chabrol
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

Un mystérieux message MMS* me somme de faire une chronique sur Claude Chabrol.

Comme je suis un être craintif, je m’exécute : en fait, je ne sais pas quoi dire sur Claude Chabrol, le cinéaste ; si j’ai toujours trouvé le type sympa, ça ne fait pas forcément un grand artiste.

Ce qui reste dans ce cas, c’est la technique Perec :

– Je me souviens de La Décade Prodigieuse à la télévision, parce que j’étais fan d’Orson Welles. Le film m’avait beaucoup plu, mais j’étais jeune à l’époque… Hier, sur Europe1, Chabrol expliquait que c’était un film raté.

– Je me souviens de Que la Bête Meure, un film qui m’avait terrifié enfant, et qui est sûrement très bien (pas revu)

– Je me souviens de Violette Nozières, et c’est probablement là que je suis tombé amoureux d’Isabelle Huppert

– Je me souviens du Docteur Petiot, le seul que j’ai dû voir au cinéma, et qui est très mauvais.

Mais voilà, devenu adulte, cinéphile, CineFaster, le cinéma de Chabrol ne m’intéresse plus ; les notables de provinces qui baisouillent entre eux et se battent pour l’héritage de Mamie, mouais… J’ai peut être accompagné la Professore à Betty, mais je ne me rappelle de rien.

Ensuite, le côté Jem’enfoutiste de Chabrol – qui peut paraître éminemment sympathique comparé aux pamoisons de certains « Créâââteurs » autoproclamés – me pose toujours un peu problème.

Chabrol faisait plein de films, sachant qu’un paquet était mauvais, et ça le faisait plutôt marrer… J’ai du mal à comprendre qu’on puisse se vanter de ses échecs… Pour tout dire, je trouve ça bizarre, pour ne pas dire suspect…

* « Alerte SFR Info : Mort du réalisateur Claude Chabrol à l’âge de 80 ans. A toi cinefast !!! »