samedi 26 novembre 2011


The Walking Dead
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

The Walking Dead, c’est d’abord une excellente série BD, qui en est déjà à son 13ème volume en France. C’est maintenant une série sur Orange Cinéchoc et en DVD. Les deux séries partagent les mêmes qualités, dont la principale est de renouveler la thématique, plutôt ado-régressive, des zombies. The Walking Dead joue en effet la carte du réalisme plutôt que celle du genre : plutôt que la carte supermarché-blonde écervelée-hélicoptère salvateur, la série se propose de jouer la carte Après. Comment survit-on dans un monde post-apocalyptique : comment manger, dormir, aimer, alors que la mort règne partout. Cet aspect-la des deux séries les rendent particulièrement passionnantes, comme si l’ont explorait un territoire vierge. Il justifie à lui seul de découvrir cet univers.

Le seul reproche que l’on puisse adresser à The Walking Dead, (et ce qui suit va m’attirer les foudres de Rupelien et Ludo Fulci, qui dirigent, comme chacun sait, la Direction Bandes Dessinées d’une grande entreprise française de loisirs), c’est son côté « gentillet ».

C’est quoi « être gentillet » ? C’est partager une vision naïve, , idéaliste, irréaliste de la vie. Garder une forme de foi boy-scout en l’humanité. Et ça n’a rien à voir avec le genre. Prenons par exemple la sitcom. Friends et Seinfeld évoquent le quotidien de trentenaires new-yorkais et bourgeois… Mais l’une est gentillette, l’autre pas. Pourquoi ? Si les personnages de Friends font preuve de défauts très communs, (bêtise, avarice, égoïsme…), mais à la fin de chaque épisode, ils montrent une vraie volonté de réparer les dégâts causés, de s’améliorer, de grandir. On conviendra que cette posture est peu réaliste, et éloignée de la nature humaine traditionnelle. A l’opposé, les personnages de Seinfeld sont très semblables : avares, idiots, égoïstes, mais rien ne viendra jamais compenser cette attitude. Comme chez Kubrick, l’homme est, sans happy end rédempteur.

Il n’y a pas de happy end rédempteur dans Walking Dead, mais on est loin quand même de La Route. Dans cette Amérique livrée aux morts vivants, il y a certes de la place pour le réalisme : supprimer un ami infecté, par exemple, ou poursuivre dans la racisme et l’intolérance alors que la communauté humaine, réduite, devrait plutôt resserrer les rangs. Mais la BD et la série laisse tous les deux places à des rédemptions très américaines, qui sonnent comme autant de fausses notes dans cette belle symphonie : le gang latino qui s’occupe de l’hospice de vieux dans l’épisode 4 en est un bon exemple…
Que cela ne vous décourage de dévorer The Walking Dead, BD ou TV, car la série reste à ce jour la seule tentative sérieuse de film de zombies.

Rien que pour ça, debout les morts !


Un commentaire à “The Walking Dead”

  1. CineFast » The Walking Dead écrit :

    […] J’entretiens avec cette double série une relation schizophrène pour ne pas dire ambiguë. Conseillé en son temps par Blake et Mortitmer, aka Ludo Fulci et l’Homme de Mantes-la-Ville, j’ai lu la bande dessinée, et je continue à la lire, avec un mélange d’horripilement et d’admiration. J’avais regardé la série, saison un, il y a quelques années avec les mêmes émotions. […]

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