dimanche 11 septembre 2011


Jayne Mansfield 1967
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

C’est d’un livre dont il s’agit aujourd’hui, qui m’a fait de l’œil dans ma librairie favorite, et que j’ai dévoré : Jayne Mansfield 1967, de Simon Liberati. Sarcastiquement sous titré Roman, il s’inscrit dans la lignée des François Bon (Rolling Stones, une biographie, Dylan, une biographie et Rock’n roll, un portrait de Led Zeppelin), c’est-à-dire une biographie de fan, ultra-documentée, mais qui en même temps, ne prétend pas à la rigueur et à l’exhaustivité historique d’un travail universitaire ou journalistique. Au contraire, c’est un portrait, un triptyque médiéval, centré autour de 1967 : l’accident fatal à Biloxi, l’incident six mois plus tôt à San Francisco, qui éjecta Jayne du star system, en passant par un petit détour satanique, et la dernière soirée en Louisiane, les dernières heures de la star.

Jayne Mansfield 1967 est court (200 pages), mais puissant et détaillé. Il n’est pas exhaustif, mais il sonne juste (la description de l’accident, au milieu du bayou louisianais est un petit chef d’œuvre). Une lecture qui s’impose, même si on n’est pas cinéphile, tendance Kenneth Anger.

Car Simon Liberati s’inscrit dans la veine Hollywood Babylon, il s’en vante, même. Cette cinéphile toute particulière, collectionneuse de ragot, qui aime se rouler dans la fange de l’envers glauque de l’industrie du rêve : meurtres, suicides, violences familiales, satanisme, tout est bon dans le chaudron Angerien.

Jayne Mansfield est un morceau de choix dans cette veine. Sa carrière cinématographique est minuscule (à part l’excellent La Blonde et Moi, qui doit plus à Gene Vincent et à Little Richard), qui pourrait citer une autre œuvre Mansfieldienne, si ce n’est sa mort ?
Son accident de voiture, sa quasi décapitation, voilà la grande œuvre, la porte de sortie grandiose vers le firmament Hollywoodien. Quand on n’a pas de carrière, il faut une vie tragique (Paris Hilton, Britney Spears, Diana).

Sous-Marilyn, malgré son QI de 163, Jayne n’a fait que poursuivre le rêve Hollywoodien. Et inspirer, comme l’a si bien fait remarquer JG Ballard dans Crash**, notre passion quasi-érotique pour les stars, les accidents de voitures, et les accidents de voiture de stars.


*La Blonde et Moi (The Girl Can’t Help It) fait partie de ces projets foireux dont Hollywood a le secret. Le film de Frank Tashlin avait pour but de ridiculiser la scène rock’n’roll naissante (le film date de 1956), et la bêtise de ces nouvelles stars que leurs enfants s’étaient mis à aduler. Jayne Mansfield y incarnait Jerri Jordan, une bombe blonde, qui à la place de chanter, se contentait de pousser un cri à la fin de chaque refrain. Les chanteurs du moment (Eddy Cochran, Little Richard, Gene Vincent), vinrent se déhancher devant un public de jeunes écervelés. Pas de chance : le film fut un énorme succès auprès des teenagers, et permis, ô douce ironie du sort, de populariser encore plus ces musiciens.
**et le film éponyme de Cronenberg…


Un commentaire à “Jayne Mansfield 1967”

  1. CineFast » Hail, Hail, Rock’n’Roll écrit :

    […] cinéma, il faisait partie du cast de La Blonde et Moi, la charge anti rock’n’roll qui devint son meilleur outil de promotion. Mais surtout, on […]

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