mardi 4 mars 2008


Cloverfield
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Nous nous demandions récemment à CineFast où était passé la Grosse Connerie Américaine. Quand reverrions-nous Bruce Willis sauver la planète d’un météore tueur ? Et Will Smith ou Jeff Goldblum casser de l’extra-terrestre ? Depuis le 11 septembre, ces films ont disparu, remplacés par des films anxiogènes (La Guerre des Mondes) ou comique mais anxiogène (Transformers).

Puis Cloverfield apparu, nimbé du voile d’un buzz savemment orchestré, marque de fabrique du co-producteur de l’engin, JJ Abrams. Une bande-annonce mystérieuse, filmé en vidéo (?), une affiche montrant New York en flammes, et la Statue de la Liberté décapitée ? Mais rien, non rien de rien, sur le pitch !

En deux mots, CineFast peut vous dire le début : le narrateur filme une soirée d’adieu organisée pour le départ au Japon (Au Japon ? Tiens, tiens !) d’un jeune cadre dynamique. Ca commence plutôt à la Festen, entièrement filmée comme une vidéo amateur. Mais l’intrigue se met tranquillement en place, entre amants d’hier et d’aujourd’hui, copains et inconnues de passage. Et juste quand on commence à s’ennuyer… Cloverfield commence !

Pas besoin d’en dire pas plus, il faut juste aller le voir. Cloverfield est un OVNI dans la production cinématographique actuelle : un film catastrophe sous forme vidéo amateur, mais qui tient la route ! Dès que le procédé devient artificiel (et il l’est, évidemment), on passe à la vitesse supérieure. On peut le comparer à Blair Witch, mais où celui-ci devient absurde par sa non-résolution, le procédé prend ici tout son sens : « Cette vidéo a été retrouvée dans Central Park. Propriété du Gouvernement Américain », nous prévient-on au début.

Depuis le 11 septembre, on voit bien que les américains ne peuvent plus filmer l’effondrement de l’Empire State Building ou l’explosion de la Maison Blanche. Mais ici, c’est comme si JJ avait trouvé la solution. Un film catastrophe, mais où rien n’est plus comme avant (impossible de filmer ça comme en -10 avant Ground Zero. JJ ABrams n’est pas Jerry Bruckheimer, qui d’ailleurs a abandonné ce genre de film). Impossible aussi de ressasser les mêmes mélodies, le même discours patriotique, le même background religieux d’Armageddon.

Non, plus que cela ; Cloverfield EST le nouvel Armageddon ; et en même temps, c’est son antithèse absolue.


4 commentaires à “Cloverfield”

  1. Giovanni Drogo écrit :

    Totalement d’acc avec toi pour le coup ! J’aurais juste dit en plus que c’est quand même le premier film, à ma connaissance, qui repose sur une grosse bébète et où, pourtant, on se contrefout complètement de la grosse bébète (qui aurait donc pu être un gros navion) : on ne sait pas d’où elle vient, on est pas sûr de ce qu’elle devient au final et pourtant ça ne retire absolument rien à l’intérêt du film ! (et le fait que j’en parle ne retire rien non plus à cet intérêt)

  2. CineFast » Apollo 18 écrit :

    […] des petits films à base d’images « récupérées » : le Projet Blair Witch, Cloverfield, Paranormal Activity illustrent quelque part la décadence du cinéma américain. Hollywood sait-il […]

  3. CineFast » Projet X écrit :

    […] film dont le code génétique est composé à 50% de Cloverfield (filmé avec des téléphones portables) et à 50% de molécules John Hugues (ados losers) est […]

  4. CineFast » Le Naufrage du Costa Concordia écrit :

    […] de documentaires ; ce pourrait être aussi le sous-titre de ce documentaire, à mi-chemin entre Cloverfield et Titanic. Son principe : raconter le naufrage du Costa Concordia, à base d’images filmées par […]

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