mardi 7 décembre 2021


House of Gucci
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

D’où l’intérêt de ne pas spoiler : quand on ne connaît pas une histoire, elle est toujours intéressante. On déteste les biopics, ici, mais comme on ne connaît pas cette affaire Gucci, il suffit de ne pas s’intéresser au film pour arriver frais comme un gardon au MK2 Bibliothèque.

Et on se passionne pour cette histoire de mariage entre une pauvre petite secrétaire (Stefani Germanotta, aka Lady Gaga) et un riche héritier Gucci (Adam Driver). Car ces deux-là font vraiment la différence, deux énormes performances d’acteur. Lady Gaga est épatante en Patrizia Reggiani, épouse possessive et/ou amoureuse arriviste, et reste suffisamment subtile pour qu’on n’arrive pas à choisir entre ces deux options. Le talent d’Adam Driver n’est pas une surprise, mais on suit avec intérêt l’évolution de Maurizio Gucci. Héritier gauche, amoureux coinçouille, employé débutant chez Gucci coaché par son épouse, jusqu’à l’homme d’affaires carnassier et insensible. Ces deux-là volent le film, et c’est tant mieux.

Le reste malheureusement est très faible. Al Pacino n’a pas grand’ chose à jouer, Jared Leto en fait des tonnes dans une prestation totalement ridicule, Salma Hayek n’est pas bonne non plus. Seul Camille Cottin, à qui on donne peu de choses, mais qui en fait beaucoup, sauve la fin du film.

Mais encore une fois House of Gucci est intéressant, distrayant, et donne envie de lire le livre de Sara Gay Forden.

On a connu pire au cinéma.




samedi 30 octobre 2021


Stardust
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films -Les gens ]

Bowie aime les biopics. Ou les biopics aiment Bowie. Après Velvet Goldmine, ce sont des inconnus avec peu de sous qui s’y collent. Précédé d’une note catastrophique et d’une réputation ad hoc, Stardust débarque directement sur OCS. Pourtant il est loin d’être nul, le film de Gabriel Range, surtout si on le compare aux autres biopics musicaux (Ray, Bohemian Rhapsody, All Eyez on me)

Stardust remplit toutes les cases de ce que devrait être – et n’est jamais – un biopic. D’abord, il a un point de vue : David Bowie devient David Bowie pour ne pas devenir fou comme son frère, grand schizophrène. Bowie sera un schizophrène de scène, camouflant le vrai David Robert Jones sous des identités changeantes : Ziggy Stardust, Major Tom, Thin White Duke, Alladin Sane. Sûrement pas un scoop pour la Bowiesphère, mais néanmoins un bon point…

En se centrant sur la période pré-Ziggy, et en particulier sur une tournée calamiteuse aux Etats-Unis, Range dresse un portrait assez fin de Bowie (très bon Johnny Flynn) et de sa relation compliquée avec Angie (Jena Malone, qui explose ensuite dans Too Old To Die Young).

Certes, on a droit à la happy end conventionnelle : Bowie sauvé par sa transformation en Ziggy, le personnage-concept qu’il est le seul à défendre. L’éternelle héroïsation « seul contre tous » du biopic, comme si l’art se faisait tout seul.

En réalité, l’histoire de David Bowie commence, et Ziggy est loin d’être une happy end. Mais pour cela, il faudra voir (ou revoir) l’excellent Velvet Goldmine de Todd Haynes, qui reprend la saga Bowiesque là où Stardust se termine, sur un ton beaucoup plus fictionnant et mystique.

Stardust n’a pas cette ambition, ou, en tout cas, son ambition est toute petite. Mais dans cadre, il réussit.

 



mardi 5 janvier 2021


Fargo
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Séries TV ]

Alors que la saison 4 de Fargo se termine, et que tout le monde s’accorde sur ses qualités mais en reconnaissant que c’est un objet différent, plus politique, moins fun, plus adulte, on réalise qu’on n’avait parlé que succinctement de la meilleure série de ces finissantes années dix.

A vrai dire, on a mis du temps à tenter le voyage jusqu’au Minnesota*. Parce que déjà, on avait du mal à imaginer qu’on puisse faire une série sur le chef-d’œuvre des frères Coen, LE film qui les a installés, eux, leur style loufoque, baroque, et pourtant tiré au cordeau, sur le panthéon du cinéma mondial. Ensuite on avait un peu été échaudé par Noah Hawley et son Legion, certes brillant et prometteur, mais brouillon et assez incompréhensible.

Mais voilà, après de multiples relances du Snake, on lance Netflix (ou Salto). Premier bon point, le tacle tongue -in-cheek aux biopics : « Ceci est une histoire vraie. Ces événements ont eu lieu dans le Minnesota en 1987. À la demande des survivants, les noms ont été changés. Par respect pour les morts, le reste est décrit exactement comme cela s’est déroulé. »

Et dès le premier épisode, le Professore ne peut que constater le chef-d’œuvre absolu. Mise en scène, narration, dialogues, dramaturgie, mise en scène, cadrage, son, musique, acteurs : Fargo est la perfection même.

Doublement, car Noah Hawley ose marcher dans les pas d’un autre, tout en laissant ses propres traces. Quel pari risqué, en effet, que de s’attaquer à chef d’œuvre reconnu (le film Fargo), en réutiliser la trame, en reprendre le principe même (la tragédie des idiots), et les principaux ingrédients (la bêtise meurtrière, le happy end paradoxal des « gentils »), en copier les canons esthétiques (cadrage, musique…), pour au final, produire sa propre œuvre, ample, majestueuse et originale…

Triplement, car Hawley arrive à étendre le concept sur quatre saisons, avec à chaque fois une histoire différente, mais en gardant le même esprit… tout en les reliant très subtilement les unes aux autres… et créant au final une sorte de Fargo/Frères Coen cinematic universe

Oui, Fargo est le chef-d’œuvre sériel de ces dix dernières années… Bravo l’artiste !

* Pour les pointilleux, Fargo (la ville) se situe dans le Dakota du Nord, mais Fargo (la série) se déroule pour l’essentiel dans le Minnesota.




vendredi 11 décembre 2020


Le Jeu de la Dame
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Au moment où Hollywood comprend que la télé a gagné, au moment où la Warner est capable de brader ses licences à X zillions de dollars (Dune, Wonder Woman), pour les diffuser sur des iPad 9’’ (Mulan), afin de, comme le dit simplement Denis Villeneuve, faire monter le cours de l’action, il ne reste plus au CineFaster qu’à regarder cette susdite télévision, et ce qu’elle propose de meilleur, comme Le Jeu de la Dame.

Queen’s Gambit : une série capable de vous passionner sur les échecs, les années 50, les orphelinats : Les Aventures de l’Orphelin Spassky chez les Mad Men : tout un programme.

Mais surtout, une série capable de raconter sa propre histoire sans se sentir obligé par le biopic. De créer ses propres personnages, sans s’embarrasser de true story.  Orphelin peut-être, malheureuse sûrement, mais la Reine Beth Harmon, interprétée sèchement par Anya Taylor‑Joy, est un personnage tout sauf feelgood, sans excuses ni rédemption. Une fille pas baisante, sympa avec personne, odieuse avec tout le monde, mais qui déclenche quand même l’émotion.

Et quand on y regarde de plus près, les autres personnages sont à l’avenant : à chaque fois qu’on croit qu’on va tomber dans le cliché, Le Jeu de la Dame s’en éloigne. La directrice revêche de l’orphelinat va torturer notre jeune héroïne ?  La mère adoptive, alcoolique, et malheureuse, l’abandonnera pour un Martini Dry ? La copine black du Kentucky jouera la Black Panther de service ? Le copain, fuck friend avec qui on devra forcément coucher? Le méchant russe qui complote contre l’héroïne ? À chaque fois, Queen’s Gambit s’écarte, et poursuit bonnement son chemin… Comme un pion qui a remonté l’échiquier et va tranquillement à Dame.

Echec et mat.




mardi 8 octobre 2019


L’Œuvre sans Auteur
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Rarement un film n’aura autant mérité son titre : Florian Henckel von Donnersmarck promène sa carcasse de réalisateur dans une œuvre sans (h)auteur. Après avoir réussi un film plutôt intéressant (La Vie Des Autres), il avait enchaîné sur l’incroyable ratage The Tourist. Ici on ne peut pas vraiment parler de ratage, mais plutôt de ringardise. Un cinéma empesé, à but essentiellement pédagogique, comme plus personne n’ose en faire.

La seule chose qui nous rattache au film, c’est le pseudo biopic de Gerhard Richter, peintre allemand né avant le nazisme et dont le talent éclot d’abord dans le Réalisme Socialiste avant de devenir un peintre important en Allemagne de l’ouest. Donnersmarck essaie pataudement de faire des parallèles entre l’Histoire (les nazis et l’extermination de sa sœur démente, les communistes de l’après-guerre, la RFA capitaliste) et l’Histoire de l’Art (l’Art Dégénéré, le Réalisme Socialiste, les expérimentations de l’art contemporain), qui finalement, inévitablement, indubitablement, aboutiraient à l’œuvre de Richter,  « L’Œuvre sans Auteur »…

Mais tout cela est filmé dans un décor tellement propret, avec des situations tellement éculées, que personne n’y croit, malgré les efforts des comédiens, plutôt pas mauvais (Tom Schilling, Sebastian Koch, Paula Beer…)




samedi 28 septembre 2019


Bohemian Rhapsody
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Le biopic de Queen, à l’immense succès surprise, ne faillit pas à la règle du biopic rock… Il suit la fiche de mission éternelle, avec les points de passage obligés : le sexe, la cocaïne, les répétitions où on s’engueule, les scènes d’inspiration au coin d’une table, et la rédemption finale. Le schéma directeur, en gros, de Walk The Line à Ray en passant par Les Runaways ou Les Doors

Rien de tout ça n’est vrai, bien sûr, on n’écrit pas une chanson sur un coin de table en se disant « Ah tiens, ça c’est bon ». Se battre en studio n’inspire pas la ligne de basse d’Another One Bites the Dust ; et on ne négocie pas un contrat en deux engueulades chez un producteur obèse.

Le pire, évidemment, c’est cette histoire de rédemption, totalement ridicule dans le rock, et en particulier avec Freddie Mercury ! Le rock, c’est justement l’un des rares endroits où l’on peut vivre pendant cinquante ans une vie de débauche, de coups tordus, et de saloperies en tout genre. Presley, les Stones, Tupac ont fait absolument ce qu’ils voulaient, ont vécu la vie qu’ils souhaitaient vivre, et n’ont jamais cherché une quelconque forme de rédemption. Au contraire, le modèle économique du showbiz encourage tous les débordements, tous les excès pour mieux tenir les stars à coup d’à-valoirs ; Johnny était le plus criant exemple français.

Mais la rédemption, c’est le viatique du feelgood movie, le doudou régressif du public : Freddy Mercury était un peu méchant, un peu mal dans sa peau (il est gay et ne l’assume pas !) ; un bon coup de SIDA et le voilà réconcilié avec tout le monde : son groupe, son ex, et même son père rigoriste. Le partouzeur finit même en couple…

Tout est faux, évidemment**. Seule source de satisfaction, l’incroyable musique de Queen est là : the show must go on.

* à part Johnny Cash, peut-être, revenu à la religion par sa femme.
** en particulier la chronologie bidonnée du Live Aid, qui fait monter la dramaturgie, mais ne correspond en rien à la réalité




dimanche 8 septembre 2019


Et Moi, et Moix, Emois…
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

L’« affaire » Yann Moix est intéressante à plus d’un titre, en tout cas pour ce qui nous concerne ici. Le piège diabolique de l’autofiction, notre douteux rapport avec la « vérité », le consensus qui tue toute forme de pensée, le point Godwin, le fonctionnement de l’industrie show-business, oui, toute cette affaire est passionnante…

Car disons-le tout net : si Yann Moix avait écrit Orléans à la troisième personne, il n’y aurait pas d’affaire. Le roman serait un vrai roman, pas un simple disclaimer sur la couverture jaune de Grasset. Il raconterait l’enfance d’un petit garçon subissant les sévices de parents maltraitants (fessées à coups de fils électriques, assiette de caca à ingurgiter, abandon dans la forêt, etc.) ; une histoire que l’on serait libre de trouver exagérée ou tragique. Point final.

Si c’est un roman, tout est possible, même de s’inspirer de la vie de l’auteur. Mais si c’est la vérité, on est en droit de l’examiner.

C’est là que les mâchoires d’acier de l’autofiction, du Biopic, du Based on a True Story se referment sur le lecteur/spectateur. En écrivant ce récit à la première personne, et en exerçant lors de la promo le chantage de l’autofiction, Yann Moix oblige le lecteur à adhérer à son histoire et lui interdit de la trouver exagérée. C’est la vérité, c’est ma vie ! clame-t-il dans ses premiers interviews.

Mais patatras, une semaine après la sortie du livre, la famille conteste ces événements dans la presse. Voilà le lecteur pris entre sa vérité et celle de son frère, qui raconte une histoire contraire. Yann Moix serait le bourreau, Alexandre Moix, la victime. C’est lui aurait fini la tête dans les cabinets, etc., etc.

Pas de problème, la mécanique marketing de l’autofiction a tout prévu : en apposant la douteuse mention de « roman » sur la couverture, on gagne sur tous les tableaux… quand la famille de Yann Moix se manifeste, Grasset rappelle qu’avant tout, Orléans est « romancé » Et Moix d’ajouter, sibyllin : « C’est un roman, pas un récit, car j’ai enlevé mon frère ». Sic ! … *

Mais pourquoi avons-nous cru au début à l’histoire de Yann Moix? Au Masque et la Plume, émission favorite du Professore Ludovico, personne n’a trouvé à redire à Orléans. « Chef-d’œuvre de Yann Moix », « Son meilleur livre », « L’histoire tragique et vraie des enfants battus », … Un unanimisme rare : au Masque, il y toujours quelqu’un qui n’aime pas…**

Pourquoi un tel consensus ? D’abord parce que l’émission, enregistrée avant la contre-attaque de la famille, a été diffusée après. Ensuite (et surtout) parce que personne ne peut oser émettre le moindre doute sur un sujet aussi sensible, et risquer de mettre en brèche le consensus général sur la tragédie des enfants battus.*** C’est là le deuxième chantage : il est impossible d’émettre une critique, même littéraire ou stylistique, parce que le livre parle d’un sujet consensuel.

Mais voilà que la vérité de la semaine dernière est soudain devenue inaudible. Ce qui nous amène au deuxième point. Pourquoi est-elle devenue une inaudible ? Par le même mécanisme qu’elle était incontestable la semaine précédente.

Car voilà que surgit un autre sujet consensuel. Yann Moix est accusé d’avoir écrit des articles antisémites, lorsqu’il était en Ecole de Commerce. Taratata, point Godwin atteint ! La victime est soudain devenue bourreau. Il n’y a aucun rapport (un livre de victime d’une part, une connerie de jeunesse d’autre part). Rien n’indique que Moix soit toujours antisémite. On pourrait même dire le contraire. Mais on est passé d’un consensus national (les enfants battus) à un autre consensus (la lutte contre l’antisémitisme).

Les vannes s’ouvrent. On peut désormais, inexplicablement, parler du livre Orléans, et en questionner la véracité : s’il a caché sur son passé antisémite, il a peut-être menti sur son enfance meurtrie. De sorte que l’on assiste à ce spectacle ahurissant : voir ces questions traitées par… Touche pas à Mon Poste, dont on ne peut pas dire que ses chroniqueurs aient été jusque-là des spécialistes de la littérature française. Pourtant leurs questions, ce jour-là, ne sont ni stupides ni illégitimes.

Autre intérêt de cette affaire, voir affleurer le fonctionnement du showbusiness. Contrairement à ce que raconte en général le monde de l’art – l’artiste solitaire, Prométhée créant contre le monde de l’argent -, le secteur fonctionne comme un autre, l’automobile ou les assurances. Avec des grosses boites et des PME. Des clients et des fournisseurs. Des patrons et des employés. Tout un réseau de connexions. Après tout, rien d’étonnant si on regarde ça avec suffisamment de distance…

Mais là, soudain, le spectateur lambda peut voir ce fonctionnement, à nu. Au Masque, Frédéric Beigbeder aime le livre de Yann Moix ; c’est normal, c’est un ami. Ce n’est pas interdit, mais Beigbeder est aussi édité chez Grasset. Laurent Ruquier invite Yann Moix à s’expliquer dans On n’est Pas Couché. Pourquoi pas ? Mais Moix est son ancien chroniqueur, et personne ne lui apportera, durant cinquante minutes, la moindre contradiction (on aurait pu inviter les journalistes de L’Express qui ont sorti l’affaire…) Catherine Barma, qui produit l’émission de Ruquier, produit aussi Chez Moix, l’émission de l’écrivain sur Paris Première. Dans Touche Pas à mon Poste, qui prend la défense de Yann Moix ? Éric Naulleau, ancien chroniqueur d’On n’est Pas Couché. Qui prend aussi sa défense ? Bernard-Henri Lévy, injurié par le jeune Moix antisémite qui mais lui aussi est édité chez Grasset…

Oui décidément, cette affaire est passionnante…

* Un mode de défense que l’on a pu voir à l’œuvre pour sauver des films sous le feu de la critique : Hoover, Sully, Imitation Game, Mesrine

**Pendant toute l’émission, les chroniqueurs s’effarent de ce que subit le petit Moix, en s’étonnant que ce soit possible de nos jours. Peut-être que tout simplement, ça ne l’était pas …

***Imaginons un instant l’inverse. Yann Moix écrit à la première personne son expérience de père tortionnaire, en justifiant les châtiments corporels comme la meilleure forme d’éducation. La réaction du Masque aurait été évidemment toute autre. Déplaçons maintenant notre affaire en 1850, c’est encore l’inverse qui se serait produit : on défendrait Yann Moix, père autoritaire mais garant de l’éducation de ses enfants, et on rirait au contraire d’Orléans, sensiblerie ridicule d’un enfant devenu adulte.




samedi 1 juin 2019


Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Pendant 1h20, (le film fait 1h49), on pense qu’on est sur le côté sombre de Netflix. Les films faits à la va-vite ; la basse exploitation de faits divers, à peu de frais. On reprend l’extraordinaire documentaire sur Ted Bundy, on illustre les grands moments du biopic, de l’Utah à la Floride… et on en fait une fiction sympa avec Zac Efron.

Mais le spectateur est vite gêné par la neutralité du film : à aucun moment, Ted Bundy n’est montré comme coupable. Aucune scène de meurtre ou de viol. On doit le croire sur parole, comme l’héroïne, Liz Kendall (Lily Collins), l’infortunée compagne de Bundy… Et, comme par ailleurs, il se montre comme quelqu’un de gentil et plutôt brillant, le spectateur sent approcher la grande faute morale.

Mais dans les vingt dernières minutes, survient le grand retournement. C’est pour ces vingt minutes qu’il faut regarder Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile.

Malheureusement, il ne sera pas permis d’en dire plus.




dimanche 5 mai 2019


The Dirt
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -Les films -Les gens ]

Karl Ferenc, en plus de ses responsabilités au TAROT, cultive des goûts occidentaux bizarres qui lui ont souvent été reprochés par la Kremlin. De plus, il n’hésite pas à les recommander. Ça va quand c’est Jordy Savall et son Hesperion, moins quand il vous oblige à la lecture Jazz Magazine… Mais là, le conseil est pour le moins étonnant : The Dirt, le biopic sur… Motley Crüe ; serait-ce une tentative de déstabilisation ? L’agent prétend ne pas aimer le groupe, mais trouve le film excellent… et comme on ne veut pas se retrouver dans les caves de la Loubianka…

Bon, le film est totalement nul, mais l’histoire est intéressante. De toute façon, on n’allait pas se cogner le bouquin de Motley Crüe. Comment quelques losers se mettent ensemble et décident, en poussant les manettes à fond (Sex, drogues, et rock’n’roll, original, non ?), de foutre le feu au heavy metal des années 80.

Mais le film n’est qu’un long cliché de film de rock, avec narration ironique en voix off et adresses face caméra au spectateur : « Tout ça est VRAIMENT arrivé, mec ! »

Inévitable litanie de la vie rock : télé fracassée, hôtel fracassé, bière à gogo, et fellations de groupie. Inévitable plongée dans la drogue, et inévitable rédemption, split habituel et fin téléguidée vers l’insupportable réunion de ces gars-qui-se-détestent-mais-dans-le-fond-qui-s’aiment-quand-même… Vu et revu cent fois…

Bon, on a découvert la musique – plutôt rigolote – de Motley Crüe…




vendredi 5 avril 2019


Battle of the Sexes
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’est la magie étrange du biopic. Quand on ne connaît rien à une histoire, on trouve ça bien. On est trop jeune (et pas assez américain) pour connaitre quelque chose à cette Bataille des sexes, ce match mixte où la jeune Billie Jean King l’emporta contre le vieux macho Bobby Riggs.

De sorte que le film est parfait, incarné avec beaucoup de subtilité du côté d’Emma Stone, et de grandiloquences comico-pathétique côté Steve Carell, tout en respectant l’ambiance encore un peu coincée des années 70. 

Amusant et fin, on en redemande…