mardi 23 novembre 2010


Whiteout
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

C’est l’étrange alliance du polar à l’ancienne (des meurtres sont commis sur la base US en antarctique, une US Marshall déjà traumatisée s’y attelle), d’un producteur habitué aux grosses machines, Joel Silver, Mr MatrixDie Hard, et d’un réalisateur survitaminé – pour ne pas dire plus – Dominic Sena, qui a déjà un beau parcours de GCA (Opération Espadon, 60 secondes Chrono)…

Tout cela, on le découvre un peu stupéfait au générique de fin, parce que pour tout dire, Whiteout est un peu mou de la fesse. Combat, angoisse, scène gore, révélation finale : tous ces éléments manquent de muscle. Ce qui fait qu’on a vraiment l’impression d’être dans un polar fifties, avec Lana Turner et Robert Taylor : pas trop de violence, pas trop d’angoisse, et pas de sexe.

Mais on ne boudera pas son plaisir pour autant : un avion russe écrasé, une mystérieuse cargaison à bord, et la nuit polaire qui va tomber… Quel CineFaster saurait résister à ça ?




vendredi 1 juillet 2016


Love & Friendship
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Si l’on en croit la pub du film, « Jane Austen n’a jamais été aussi drôle ». La pub cinéma n’a jamais peur, il faut le dire, d’autoproclamer le génie : « le grand retour de Steven Spielberg », « le chef d’œuvre de Christopher Nolan », on en passe et des meilleures… Et on était prêts à la croire, cette pub, après le fabuleux Damsels in Distress

Las ! De Love & Friendship, on se contentera de dire que Whit Stillman a rarement été aussi chiant.

Et ce n’est pas de la faute des acteurs, excellents, à commencer par une Kate Beckinsale extraordinaire en Lady quadra de Jane Austen, loin des nanars Hollywoodiens où elle se cantonnait habituellement (Underworld, Whiteout, le reboot de Total Recall). Ni de la faute du scénario, éblouissant quoiqu’un peu confus et retors. A l’instar de la Beckinsale, dont le personnage, Lady Susan, sème la confusion autour d’elle, et, telle un boa, étreint ses protagonistes de subtils détours ; le seul but étant d’arriver à ses fins, c’est-à-dire épouser un homme riche tout en continuant à coucher avec des hommes beaux.

Quant aux dialogues, censés (sic) évoquer le meilleur de la comédie des années 40, n’est pas Ben Hecht qui veut. Ni Howard Hawks. La mise en scène est plate, interminables champs/contrechamps censés évoquer le ping-pong upperclass des différentes personnages.

Symbole de cet échec cinématographique, une musique omniprésente essaie d’apporter du rythme.

Robert McKee, le grand manitou du scénario, disait qu’il faut toujours partir de ses expériences personnelles pour écrire un personnage, fusse-t-il un extraterrestre.

Whit Stillman devrait retourner à ses bourgeois Ivy League de Metropolitan, Barcelona, des Derniers Jours du disco : c’est ce qu’il connaît de mieux.




samedi 31 mars 2012


La Chose d’un Autre Monde
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

On évite en général à CineFast d’utiliser le mot « séminal ». On va l’utiliser ici, parce qu’il est difficile de mieux définir The Thing from Another World autrement. Petit film (87 mn) de 1951, produit par Howard Hawks, probablement réalisé par lui (mais signé de son assistant, Christian Nyby), La Chose fait partie des films cultes. Il ne casse pourtant pas deux pattes à un canard : pas d’acteur connus, des effets spéciaux faméliques, une histoire pas franchement prise au sérieux. En deux mots : un truc (a thing) est tombée au pôle nord. Un aviateur décolle de l’Alaska pour enquêter à la base arctique. Il en profite pour dragouiller la séduisante secrétaire du Professeur Carrington*. Pendant ce temps, ils découvrent une soucoupe volante, la font malencontreusement sauter (et ça les fait plutôt rigoler !) mais ils récupèrent une créature (le pilote ?) à moitié congelée. La bête va se réveiller, bouloter deux ou trois militaires, apitoyer le Pr Carrington (tous des cocos inconscients, ces scientifiques !), puis être vaincue… On le voit, pas de pattes, mêmes issues d’un canard mutant, à casser…

Pourtant, l’héritage est immense : The Thing, de Carpenter, autrement plus psychotique (l’ennemi est intérieur !), mais aussi Alien (les couloirs, le compteur Geiger), X-Files, une flopée de films 50’s (Invasion Diverses de Profanateurs de Sépultures Venus du fond de l’Espace). Et une autre flopée de films arctiques : de pauvres humains coincés au pôle (Alien vs Predator, Whiteout, sans contact radio et servant de mangeaille à la vermine extraterrestre (le téléfilm A Cold Night’s Death, (Terreur dans la montagne) par exemple).

C’est aussi un plaisir personnel : revoir enfin cette scène qui me hante depuis 1980, quand la bête défonce la porte, et, arrosée d’essence, se met à  flamber…

*avec une petite scène SM, quand même : Margaret Sheridan attachant Kenneth Tobey et lui donnant à manger à la petite cuiller vaut le détour